« Il faut appliquer le principe de proportionnalité, donc limiter la vaccination obligatoire au personnel soignant me paraît logique dans cette crise sanitaire mondiale. » Mélanie Lévy, nouvelle co-directrice de l’Institut du droit de la santé à l’Université de Neuchâtel, est claire. En pleine polémique concernant les vaccins contre le coronavirus, la professeure en droit précise certains aspects légaux de la vaccination : « Dans certaines circonstances, le licenciement d’un employé est possible s’il ne souhaite pas se vacciner. »
Dans ce contexte, Mélanie Lévy estime qu’il n’y a pas de discrimination envers les personnes non vaccinées, dans la mesure où la responsabilité collective prime sur les volontés individuelles en matière de vaccin. La professeure pointe aussi du doigt les différenciations importantes à faire entre les groupes de population.
« La responsabilité collective prime sur les volontés individuelles »
Parmi les effets positifs de la pandémie de coronavirus, Mélanie Lévy aime à rappeler les améliorations en matière de digitalisation. Elle considère que le pass sanitaire est un exemple encourageant : il prouve que la Suisse est capable de développer rapidement un système technologique fiable. Mais le retard dans la digitalisation de notre système de santé a pesé sur la campagne de vaccination. En cause notamment, la protection des données.
Pour Mélanie Lévy, la Suisse est capable de développer un système digital fiable
À l’aube d’une quatrième vague de coronavirus placée sous le signe de la vaccination, la professeure estime que le rythme de cette dernière est encore relativement lent en comparaison internationale. Lors de la journée du droit de la santé mardi, Mélanie Lévy a pointé du doigt le fédéralisme helvétique parmi les causes de ce ralentissement.
« Le fédéralisme en a pris pour son grade »
Rappelons que Mélanie Lévy a été nommée co-directrice de l’Institut du droit de la santé à l’Université de Neuchâtel au 1er août. Dans un nouveau type d’organisation « horizontal », elle travaillera avec les professeures Anne-Sylvie Dupont, Sabrina Burgat et Sandra Hotz. Leur objectif sera de développer encore plus le domaine du droit de la santé et son penchant digital. /mde-sca