Les anciennes rivalités sont oubliées. Valangin rejoint officiellement ce vendredi la Commune fusionnée de Neuchâtel qui allie également Peseux et Corcelles-Cormondrèche. La nouvelle entité prend en effet son envol ce 1er janvier. D’un point de vue historique, le choix de l’ancien bourg médiéval de se rattacher à son rival d’antan peut étonner. Le spécialiste d’histoire neuchâteloise Jean-Pierre Jelmini évoque un « rapprochement surprenant ». Il rappelle que Valangin ne s’est pas toujours plié de bon cœur à l’hommage à rendre à Neuchâtel. Le refus de Thierry de Valangin de se soumettre à cette obligation a donné lieu à la bataille de Coffrane en 1296 ; une bataille remportée par Neuchâtel.
En 1592, la duchesse d’Orléans, Marie de Bourbon, « fait tout son possible pour racheter la seigneurerie de Valangin, ce qu’elle fait pour 70'000 écus » et ce qui lui permet de la rattacher au comté de Neuchâtel, explique Jean-Pierre Jelmini. Malgré tout, les deux entités conservent une certaine autonomie et, avec elle, une forme de rivalité, ajoute l’historien.
Finalement, la bourgeoisie de Valangin sera dissoute en 1852 des suites de la proclamation de la République. La bourgeoisie de Neuchâtel survivra en revanche quelques années supplémentaires.
Jean-Pierre Jelmini
Jean-Pierre Jelmini voit dans la décision actuelle de Valangin de rallier la Commune de Neuchâtel une forme de pragmatisme. « L’Histoire n’est pas déterminante dans la politique actuelle », conclut l’historien. /sbe