Le couperet est tombé vendredi. Les théâtres et cinémas devront rester fermés jusqu’au 22 janvier. La Confédération a pris ces mesures pour tenter de ralentir la progression de la pandémie de Covid-19 en Suisse. Les restaurateurs neuchâtelois ont quant à eux obtenu le droit d’ouvrir jusqu’à 23 heures si la situation pandémique ne se dégrade pas. Au sein des milieux culturels, ces nouvelles décisions sont ressenties comme une forme d’injustice. Au lendemain des annonces du Conseil fédéral, la culture fait office de « grande perdante » regrette Anne Bisang, la directrice artistique du Théâtre populaire romand à La Chaux-de-Fonds.
Anne Bisang, directrice artistique du Théâtre populaire romand
Les théâtres et cinémas neuchâtelois préparaient pourtant activement leur reprise. Le Canton leur avait donné la permission de rouvrir leurs portes mi-décembre, mais le Conseil fédéral a finalement mis son veto. Si la culture n’a pas su faire entendre sa voix, c’est sans doute qu’elle manque de lobbyistes, analyse Yvan Cuche, le co-directeur du Centre de culture ABC à La Chaux-de-Fonds. D'autres secteurs savent, selon lui, bien mieux se faire entendre à Berne.
Yvan Cuche, co-directeur du Centre de culture ABC
La culture est pourtant aussi un acteur économique important, remarque Robert Bouvier. Le directeur du théâtre du Passage à Neuchâtel est peiné par la décision de la Confédération. Il estime que les arts vivants sont d'autant plus importants dans le climat morose qui règne actuellement.
Robert Bouvier, directeur du Théâtre du Passage
Une lueur d’espoir cependant : les résidences d’artistes restent autorisées dans les théâtres de la région. Ces espaces permettent aux acteurs du monde culturel de continuer de répéter et de « garder la main » en attendant une reprise promise le 22 janvier. /ara