Neuchâtel a su tirer son épingle du jeu cet été. Les chiffres du tourisme sur la période juillet-août sont bons et même meilleurs en comparaison avec l’année dernière, selon les données de Tourisme neuchâtelois. 11'726 nuitées hôtelières en plus ont été enregistrées, soit une hausse de 23,5%.
Le camping a vraiment eu la cote avec une augmentation de 33% soit 13'500 nuitées supplémentaires. Le mois de juin s’avère même exceptionnel souligne Yann Engel, directeur de Tourisme neuchâtelois, avec une augmentation de 313%, ce qui constitue une hausse de 23'500 nuitées.
Neuchâtel, destination Covid-compatible
Si c’est l’année du camping, c’est également l’année des Suisses relève Yann Engel. « Nous avons eu un afflux de touristes helvétiques comme jamais et qui sauve la situation. Traditionnellement, il y de nombreux alémaniques qui viennent dans notre région mais en 2020 nous avons constaté que beaucoup de Romands étaient venus, particulièrement les Vaudois et Genevois mais aussi énormément de Tessinois. Le Tessin a été pris d’assaut par le reste de la Suisse et les habitants de ce canton ont souhaité pouvoir passer quelques jours au calme », explique le directeur de Tourisme neuchâtelois.
Un attrait qui s’explique par deux facteurs pour Yann Engel. « Le canton de Neuchâtel est une destination Covid-compatible, avec de grands espaces, la nature et l’air pur. Et puis la campagne publicitaire nationale de promotion du tourisme en terres neuchâteloises a rencontré un franc succès ».
En comparaison avec les autres cantons sur les mois de juillet et août, Neuchâtel figure dans le tiercé de tête de ceux qui affichent les plus fortes hausses. Seuls le Jura et Appenzell Rhodes-Intérieur ont fait mieux.
Cyanobactéries et délinquants
Deux éléments négatifs viennent toutefois ternir ce bilan estival. Les cyanobactéries qui ont entraîné l’interdiction des baignades dans le lac de Neuchâtel durant une semaine. Et les bandes de délinquants qui ont sévi sur le Littoral. Deux facteurs largement relayés en Suisse allemande et sans lesquels les chiffres auraient été encore meilleurs, selon Yann Engel.
Les perspectives sur l’année restent toutefois mauvaises pour l’hôtellerie
Si le camping sortira grand gagnant en 2020, avec pour l’heure +44% sur la période janvier-août, soit une augmentation de 28'358 nuitées, l’hôtellerie tire la langue. Sur les huit premiers mois de l’année, la baisse est de 24%, ce qui représente 37'223 nuitées en moins. Les perspectives automnales et pour la fin de l’année ne sont pas encourageantes. La diminution pour l'hôtellerie est estimée pour l'heure autour des 35% pour l'ensemble de l'année, précise Yann Engel. La météo maussade de ces vacances scolaires y est pour beaucoup tout comme le tourisme d’affaires qui est au point mort. /jpp