L’hiver se prépare en été : tous les skieurs le savent très bien. Et c’est sur l’anneau d’athlétisme de Colombier que Florian Lorimier distille les entraînements fonciers aux skieurs et skieuses qu’il encadre. Quatre athlètes bénéficient des conseils de l’ancien préparateur physique de Didier Cuche : la Neuvevilloise Amélie Klopfenstein, le Neuchâtelois Rémi Cuche ainsi que les Valaisannes Camille Rast et Malorie Blanc. Avec deux quatrièmes places la saison dernière en Coupe du monde de slalom, Camille Rast est la plus expérimentée du groupe. Elle dit aujourd’hui apprécier les entraînements de Florian Lorimier, qui s’inspirent de l’athlétisme : « Au début, c’était la pire des choses pour moi. Mais j’ai construit année après année. Une certaine régularité vient et on voit les progrès. Le travail paie. »
Camille Rast : « C’est vraiment positif. »
L’hiver dernier Camille Rast a vécu sa meilleure saison. La Valaisanne, qui vient d’avoir 25 ans, se prépare depuis six ans sous la direction de Florian Lorimier. La collaboration avec Malorie Blanc est plus fraîche. Âgée de 20 ans, la Valaisanne est devenue championne du monde juniors de super-G en janvier dernier. Deux semaines plus tard, elle se déchirait les ligaments du genou gauche. Elle est aujourd’hui encore en phase de réathlétisation : « On a pu reprendre le travail de base fondamental six semaines après l’opération », explique Florian Lorimier. « Et là après cinq mois, l’athlète peut être opérationnel dans toutes les activités sans forcer et de manière à ne pas perpétuellement penser à son genou. »
Florian Lorimier : « Ces exercices peuvent servir à tous les sportifs. »
Malorie Blanc n’avait jamais connu de blessure importante auparavant. Si la jeune skieuse valaisanne a encore tout l’avenir devant elle, elle a dû apprendre à composer avec les aléas d’une carrière de sportive d’élite : « J’ai accepté depuis longtemps que cela fasse partie du jeu, qu’on puisse se blesser. Mais cela nous ramène vite sur terre lorsque cela nous arrive dans une période où l’on se sent indestructible. Il ne faut pas se leurrer, au début ce n’était pas facile ».
Malorie Blanc : « On se ressent de nouveau un peu normal. »
Rémi Cuche est dans le même cas que Malorie Blanc. Enfin presque ! la blessure n'est pas nouvelle pour lui. Le skieur du Val-de-Ruz – qui se prépare également sous les ordres de Florian Lorimier – s’est déchiré lui pour la troisième fois les ligaments du genou, l’hiver dernier à Kitzbühel. Il venait de goûter à la Streif, avant de se blesser à l’entraînement. A 24 ans, il ne veut pas s'arrêter sur l'expérience vécue, à la fois extraordinaire et malheureuse, sur la plus terrible piste du Cirque blanc : « Il y a des jours où l’on est au fond du gouffre, d’autres où le genou va bien et il n'y a plus de douleurs. On continue d’avancer », résume le neveu de Didier.
Rémi Cuche et Malorie Blanc espèrent pouvoir rechausser les lattes en septembre, en vue de reprendre la compétition au début de l’hiver déjà. /mne