L’équipe suisse de football fait son entrée dans l’Euro ce samedi contre l’Albanie (15h00). Un match qui, au-delà de l’aspect sportif, s’annonce très particulier pour beaucoup de joueurs suisses d’origines albanaises. Et pourtant, la Nati devra faire preuve de sang froid et devra faire abstraction de ce contexte émotionnel pour pouvoir s’imposer. Shaqiri, Xhaka, Behrami, Mehmedi, Dzemaili, Tarashaj… Pour eux, jouer contre l’Albanie c’est un peu jouer contre une partie d’eux-même, de leur identité. « Tous les matchs sont durs surtout dans un Euro. Mais le premier match contre l’Albanie va être très très dur, spécialement parce que… oui, parce qu’on a des joueurs d’origine albanaise », évoquait Admir Mehmedi à la fin du stage de préparation à Lugano.
L'Albanie sera surmotivée prévient Gelson Fernandes
La famille Xhaka divisée
Pour rajouter un peu de dramaturgie à l’événement – si toutefois il en manquait - le destin opposera deux frères de sang. Granit Xhaka, le Suisse, face à Taulant, l’Albanais et joueur du FC Bâle. Mais comme pour évacuer la pression, le défenseur François Moubandjé balaye cet aspect du match : « Je pense que c’est un plaisir pour les deux de s’affronter. On est tous avec Granit mais ce n’est pas non plus un match qu’il joue tout seul. Ce n’est pas Taulant et Granit, c’est l’Albanie contre la Suisse, et c’est un championnat d’Europe. », tranche le jeune défenseur toulousain. Les joueurs d’origine albanaise n’ont d’ailleurs pas été amenés en conférence de presse cette semaine hormis Xherdan Shaqiri la veille de match ce vendredi.
Un premier match capital pour le gardien Yann Sommer
"On n'y pensera pas pendant le match"
Est-ce le signe d’une nécessité pour le sélectionneur Vladimir Petkovic de les protéger de l’émotion qui entoure ce match ? Une émotion que personne ne nie en tout cas. « Oui bien sûr c’est spécial. Il y a deux frères qui vont s’affronter. Il y a beaucoup de joueurs que l’on connait bien car ils ont joué en Suisse. Mais on n'y pensera pas avant ou pendant le match. On veut gagner avec la Suisse et puis après le match je pense qu’on va parler comme des amis. Mais pendant la partie, les deux équipes seront là pour gagner. », explique le gardien Yann Sommer qui s’apprête à vivre sa première titularisation dans un grand tournoi international. Les joueurs s’attendent donc à une opposition musclée de la part d’une équipe albanaise réputée solide défensivement. « On les avait joué à Lucerne et Tirana, on nous avait promis la guerre et ça ne l’a pas forcément été. Mais ce samedi ça le sera. » résume Gelson Fernandes. Les Sœurs Suisse et Albanie ne seront donc ennemies que durant nonante minutes. Mais ces minutes pourraient bien conditionner la suite de leur parcours dans cet Euro… /jpi