Le canton de Neuchâtel pourrait recevoir plus d'argent au titre de la péréquation financière en 2015. La situation restera quasiment inchangée pour le Jura. Les autres cantons romands peuvent afficher le sourire, sauf Fribourg. Les « riches » verseront moins et les « pauvres » toucheront davantage. Le Conseil fédéral se prononcera en fin d’année.
Pour Neuchâtel, le coup de pouce devrait atteindre 207,3 millions (+15,9 millions). La manne réservée à Fribourg devrait baisser de 26 millions de francs, à 417,1 millions, selon les chiffres publiés mardi par l'Administration fédérale des finances. La différence n'est que de 2'000 francs pour le Jura, qui recevra une nouvelle fois quelque 165,7 millions.
Genève et Vaud, deux cantons à fort potentiel de ressources, verront leur facture baisser. Le canton du bout du lac devrait s'acquitter de 256 millions, soit 14,3 millions de moins. Le ministre vaudois des finances Pascal Broulis devrait quant à lui régler une ardoise de 22,6 millions, inférieure de 27,5 millions à celle de cette année. Côté cantons à faible potentiel de ressources, le Valais peut compter avec un soutien en hausse de 46,3 millions, à 559,7 millions.
Principal récipiendaire de la péréquation financière, Berne recevra une nouvelle fois davantage d'argent: 1,23 milliard (+1,7 million). Le Tessin passe quant à lui de nouveau dans la catégorie des cantons « pauvres » et devrait toucher 9,4 millions de plus, soit 34,9 millions.
Ressources à la baisse dans 15 cantons
Généralement, les cantons « riches » versent moins et les cantons « pauvres » perçoivent davantage si leur indice de ressources baisse. Quinze cantons se trouvent dans cette situation. Les reculs proportionnellement les plus marqués concernent les Grisons qui recevront 31,6 millions de plus soit 275,7 millions et Bâle-Ville qui s'acquittera de 92,1 millions (-10,5 millions).
La situation est tout à fait différente du côté de Zoug, le plus gros contributeur par habitant. Son indice de ressources a augmenté de 17,6 points, notamment du fait d'une forte croissance des revenus des personnes physiques. Le canton devrait donc voir sa facture augmenter de 37,1 millions, à 316,6 millions.
Autre canton « riche » fortement concerné par la hausse de son potentiel : Schwyz avec une ardoise de 161,6 millions (+19 millions). Le principal contributeur à la péréquation reste Zurich qui devrait s'acquitter de 417 millions (+49,7 millions).
Trois fonds
La péréquation repose sur trois fonds. Le premier vise à aider les cantons « pauvres ». Les cantons « riches » verseront 1,552 milliard (+2,9%) et la Confédération 2,273 milliards (+2,4%). La part des premiers par rapport à la participation fédérale remonte à 68,3% contre 67,9% cette année, le minimum légal étant de 66,7%.
Un autre fonds (726 millions, pas de changement), financé entièrement par la Confédération, sert à indemniser les cantons pour leurs charges excessives. La somme est répartie à parts égales entre subventions géo-topographiques et socio-démographiques.
Enfin, 359 millions seront versés, comme en 2014, pour les cas de rigueur liés à l'introduction de la nouvelle péréquation en 2008. Ce dernier fonds est cofinancé par les cantons (un tiers) et la Confédération (deux tiers).
La Conférence des directeurs cantonaux des finances doit encore se pencher le 26 septembre sur ces chiffres. Puis le Conseil fédéral tranchera définitivement d'ici la fin de l'année. /ats-aju