Le Grand Conseil neuchâtelois s'inquiète des coûts liés à l'application de la convention collective de travail Santé 21 (CCT21). Il a accepté mercredi par 60 voix contre 52 une motion libérale-radicale, qui demande au gouvernement de fournir un rapport détaillé à ce sujet.
Toute la droite du parlement a soutenu cette motion, estimant qu'il fallait faire preuve de plus de transparence et relevant qu'aucune étude indépendante n'avait encore été faite sur les coûts de cette CCT21. La gauche s'est finalement opposée, même si sur le fond elle consentait à exiger un tel rapport. C'est plutôt la formulation de la motion qui a fâché les groupes socialiste et PopVertSol, ainsi que le conseiller d'Etat Laurent Kurth. Pour eux, le texte fait déjà le procès d'intention de la CCT21 avant-même que l'étude ne soit menée.
Problème de récusation
La gauche du parlement ainsi que le gouvernement se sont aussi montrés très durs à l'encontre du député premier signataire de la motion qui a défendu le texte en plénum, le libéral-radical Olivier Lebeau. Ils estiment que ce dernier aurait dû se récuser dans ce dossier, puisqu'il travaille à l'Hôpital de La Providence. La clinique privée qui appartient désormais au groupe Genolier avait dénoncé la CCT21 en 2012, en raison des surcoûts qu'elle engendre.
La Loi d'organisation du Grand Conseil précise, à son article 42, que "Si l’objet de la discussion concerne particulièrement un membre du Grand Conseil à titre personnel ou professionnel, il doit se retirer pendant la discussion et la votation". Mais Olivier Lebeau soutient qu'il a fait cette intervention en tant qu'élu, au nom de l'intérêt public, et pas en tant que représentant de La Providence. /mvr