Les employés de l'hôpital de La Providence à Neuchâtel pourraient bientôt ne plus avoir de Convention collective de travail (CCT). La direction de l'institution refuse de reconduire tacitement la CCT Santé 21 au premier janvier 2013. Une décision prise en raison du conflit qui oppose La Providence à l'Etat de Neuchâtel.
Pour figurer sur la liste des hôpitaux du canton de Neuchâtel, les institutions doivent remplir plusieurs conditions. Notamment le respect de la Convention collective Santé 21. Pour la direction de La Providence, si l’Etat exige l’application de la CCT il doit en assumer le surcoût. Mais depuis le 1er janvier, l’hôpital ne se fait plus rembourser ses frais par le Canton.
Des discussions ont déjà eu lieu mais aucun accord n’a été trouvé entre les deux parties. C’est pourquoi La Providence souhaite rediscuter des conditions d’application de la CCT et envisage de faire recours au tribunal contre le refus de payer de l’Etat.
Employés soucieux
La Providence a annoncé en avril qu’elle envisageait de s’allier au groupe Genolier pour devenir une clinique privée. La décision de ne pas reconduire tacitement la CCT inquiète encore davantage le personnel de l’hôpital, qui craint pour son avenir.
Le Syndicat des services publics (SSP) dénonce la décision de la direction de La Providence. Il estime que l'institution prend en otage ses employés pour régler son conflit avec l'Etat.
Le SSP craint notamment que les employés doivent travailler davantage, avec moins de jours de vacances et de congés. Il affirme que la dénonciation de la CCT est juridiquement contestable et qu'il va faire les démarches nécessaires auprès des organes compétents.
L'Etat reste ouvert à la discussion
La conseillère d'Etat en charge de la santé, Gisèle Ory, précise que l'Etat n'est pas concerné par la signature de la CCT Santé 21. La Providence doit négocier avec les partenaires sociaux signataires.
Selon Gisèle Ory, si l'hôpital décide de ne pas ratifier la convention mais qu'il offre des conditions de travail plus ou moins équivalentes, l'Etat continuera sa collaboration avec l'institution. Mais si les conditions se péjorent, il devra remettre en cause l'inscription de La Providence sur la liste des hôpitaux cantonaux.
La conseillère d'Etat précise que le Gouvernement est entré en matière pour demander un crédit supplémentaire en faveur de La Providence. Mais l'institution n'a pas donné toutes les informations requises, notamment sur l'état de ses comptes. Le Conseil d'Etat a donc proposé un prêt à l'institution, ce qui a été refusé.
Gisèle Ory affirme que l'Etat reste ouvert à la discussion. Si La Providence peut chiffrer les surcoûts engendrés par l'application de la CCT, des négociations sont possibles. /mvr