Le Grand Conseil neuchâtelois s'est prononcé mardi par 50 oui, 40 non et huit abstentions pour que l'initiative cantonale pour des transports gratuits soit déclarée irrecevable. Les députés de gauche étaient opposés à l'irrecevabilité du texte. Le travail va se poursuivre en commission, en s'inspirant notamment du modèle genevois.
Après que le Tribunal fédéral a confirmé la nullité de l’initiative fribourgeoise « Pour la gratuité des transports publics » dans son arrêt du 31 mars 2023, les députés neuchâtelois ont choisi de modifier le décret sur la recevabilité matérielle de l'initiative neuchâteloise sur le même sujet.
« Le Conseil d'État tient compte du fait que l'initiative a été signée par de nombreuses personnes et s'associe étroitement aux travaux de la commission », a déclaré Céline Vara. La conseillère d'État, en charge des transports publics, a rappelé que le canton propose déjà des rabais pour certaines catégories d'usagers.
« Il faut rendre les transports publics plus attractifs », en améliorant aussi la desserte, a ajouté Céline Vara. « C'est un équilibre à trouver pour atteindre les objectifs du plan climat. »
Modèle genevois
La gauche s'est opposée à rendre le texte irrecevable. Pour les socialistes, l'initiative neuchâteloise n'est pas identique à la fribourgeoise. « Nous ne sommes pas persuadés qu'elle serait déclarée irrecevable par le TF », a déclaré la députée PS Katia Della Pietra, car « elle était rédigée en termes généraux. »
Le POP voulait maintenir l'initiative tant qu'un contre-projet acceptable n'était pas sur pied. Pour les Vert-e-s, l'arrêt du TF laisse un goût amer.
Katia Della Pietra : « On veut désormais aller au plus près des souhaits des signataires de l’initiative. »
À droite, on a martelé que la Constitution helvétique est claire : « Les usagers doivent payer une partie des coûts des transports publics et la gratuité n’est donc pas possible », relève la libérale-radicale Sophie Rohrer. Elle ajoute toutefois que le groupe PLR-Le Centre « est ouvert à rendre les transports publics plus accessibles, notamment via des rabais pour les jeunes en formation. On pourrait aller jusqu’à 50%. »
Sophie Rohrer : « On ne pourra pas offrir des rabais à tout le monde, avec nos finances cela ne sera pas possible. »
Les députés vont continuer à travailler sur le sujet en commission en s'inspirant du modèle genevois. Ce dernier offre depuis 2025 la gratuité totale des transports publics genevois pour les jeunes en formation jusqu'à 24 ans inclus et un rabais de 50% pour les bénéficiaires des prestations AVS/AI. Cette mesure concerne environ 20% de la population. /ATS-jpp













