Le Bluefest n’aura pas lieu. Le festival de musique hip-hop a été annulé à la dernière minute. Il devait se tenir vendredi soir et samedi à Fleurier en marge du Comptoir du Val de travers. Les raisons de l’annulation diffèrent selon les co-organisateurs.
Le Bluefest n’aura pas lieu. L’annonce a été faite jeudi sur le compte Instagram du Comptoir du Val-de-Travers et dévoilé par Vallon.info, le festival de musique hip-hop est annulé. Un jour seulement avant qu’il ait lieu. Il devait normalement se tenir entre vendredi soir et samedi soir à Fleurier en marge du Comptoir. Cependant, ce sont les raisons de cette annulation qui sont encore floues. Les versions des co-organisateurs, à savoir le Comptoir et l’association d’évènementielle Inflow, diffèrent.
« C’est très frustrant », explique le président du Comptoir du Val-de-Travers, Ruben Dominguez. Il évoque un désistement de dernière minute de l’association en charge de l’évènement Inflow. Cette dernière avait été mandatée par le Comptoir afin d’organiser le festival, mandater les artistes et en faire la promotion. La foire commerciale, quant à elle, finançait en grande partie l’évènement. Selon Ruben Dominguez le départ d’Inflow est la raison de l’annulation de Bluefest.
Contactée, l’association Inflow, basée en France, a été surprise de la version donnée par le Comptoir. Selon elle, la décision a été prise d’un commun accord avec la présidence. Inflow évoque un nombre de billets vendus insuffisant pour maintenir l’évènement. Alors que 400 personnes par soir étaient attendues ce week-end, seulement vingt sésames auraient été vendus sur la billetterie en ligne pour la soirée de vendredi et une centaine pour le samedi. « Les ventes n’ont pas suivi, c’était trop dangereux financièrement de maintenir le festival », se défend Sacha Gaussens, responsable marketing et communication chez Inflow.
Ruben Dominguez n’est pas d’accord. Selon lui, les deux soirées auraient pu être maintenues. De nombreux billets auraient été achetés lors de ventes physiques. Au total, plus de 300 personnes auraient répondu présentes, explique-t-il. Interrogé à ce propos, Inflow maintient ne pas avoir été au courant de ces ventes physiques. « Elles devaient avoir lieu le jour même du festival, on n’avait aucune garantie », expose Sacha Gaussens.
Une programmation trop « de niche » ?
Inflow estime avoir fait de son mieux pour promouvoir l’évènement. C’est peut-être la programmation hip-hop qui a été jugée trop de niche par le public. « Les artistes n’étaient peut-être pas adaptés », ajoute Sacha Gaussens. Basés en Normandie, les membres d'Inflow et Ruben Dominguez se connaissaient. « C’était un défi pour nous d’organiser cet évènement en Suisse, mais ça nous paraissait réalisable. » Et d’ajouter que de telles soirées n’auraient jamais pu avoir lieu sans le financement du Comptoir. « C’était une opportunité », termine le responsable marketing et communication.
Du côté du Comptoir, des acomptes avaient déjà été en partie versés à certains artistes qui devaient se produire au festival ce week-end. Au total, 6'000 francs que l’organisation ne reverra probablement jamais. Ruben Dominguez s’est dit « dégoûté » de la tournure qu’a pris l’évènement. Il souhaite à présent et pour les années à venir uniquement se consacrer au Comptoir du Val-de-Travers, qui dure cette année encore jusqu’à dimanche. /crb