Le nouveau directeur de la HE-Arc propose la semaine de quatre jours

C’est la première mesure forte prise par le nouveau directeur général de la Haute École Arc ...
Le nouveau directeur de la HE-Arc propose la semaine de quatre jours

C’est la première mesure forte prise par le nouveau directeur général de la Haute École Arc. Cent jours après son entrée en fonction, Tristan Maillard propose d’introduire la semaine de quatre jours pour les étudiants en ingénierie.

Tristan Maillard a invité la presse lundi pour ses 100 jours passés à la tête de la Haute École Arc (Photo: KEYSTONE/Cyril Zingaro). Tristan Maillard a invité la presse lundi pour ses 100 jours passés à la tête de la Haute École Arc (Photo: KEYSTONE/Cyril Zingaro).

Face aux défis liés à la baisse du nombre d'étudiants et de la concurrence entre écoles, Tristan Maillard, nouveau directeur de la Haute École Arc depuis le 1er janvier, insuffle des nouveautés. Les étudiants en ingénierie feront la semaine en 4 jours.

« Le premier objectif est de former davantage de jeunes dans des domaines importants pour la région comme dans l'ingénierie ou la santé », a déclaré lundi à Neuchâtel Martial Courtet, ministre jurassien et président du comité stratégique de la HE-Arc. Le second est d'innover et de faire un pont entre la science et la réalité du tissu économique de l'Arc jurassien.

Dès la rentrée, les nouveaux étudiants en bachelor en ingénierie auront des cours sur quatre jours uniquement. « À ma connaissance, c'est la première HES en Suisse à proposer cela », a déclaré Tristan Maillard. Il sera aussi possible de faire la formation à temps partiel sur quatre ans (au lieu de trois ans), avec 60% en école et 40% en entreprise. 

Tristan Maillard : « Si on n’augmente pas le nombre d’étudiants, on pourrait perdre 100 ingénieurs par année dans la région. »

Les jeunes, qui sortent du lycée, pourront aussi directement intégrer la filière ingénierie, sans devoir faire une année préparatoire, en faisant leur stage en entreprise durant leur cursus. Actuellement, 25 étudiants et 15 entreprises se sont montrés intéressés pour la rentrée.

Complémentarité

Ces différentes initiatives visent à attirer davantage de jeunes en ingénierie, dont le nombre est en baisse de 28% depuis le Covid. Actuellement, la HE-Arc compte 1500 étudiants, dont 800 en gestion. L'école a des campus à Neuchâtel et Delémont et des sites à St-Imier, La Chaux-de-Fonds et Le Locle.

L'institution fait face notamment à la concurrence des universités et de deux hautes écoles, situées à proximité, soit celle de Bienne et celle de Yverdon. « L'ouverture de la filière physiothérapie à Delémont a été une piste pour amener des étudiants, la demande étant même plus forte que l'offre », a expliqué Martial Courtet.

Tristan Maillard a toutefois fait remarquer « qu'aucune nouvelle filière ne pourra être mise sur pied dans les prochaines années. Nous devons donc créer quelque chose de plus fort en étant complémentaires avec les autres écoles ». Durant sa formation, un étudiant en horlogerie au Locle pourrait par exemple faire 1 ou 2 semestres à Yverdon pour se perfectionner en robotique.

« Collaborer avec les autres écoles, c’est essentiel. »

Attirer des étudiants est une clé pour assurer le financement de l'école, mais aussi pour que les jeunes restent dans l'Arc jurassien, à l'issue de leur formation. Actuellement, 25% des étudiants viennent de l'extérieur des cantons de Neuchâtel, du Jura et de Berne, attirés notamment par les formations en horlogerie et en criminalité économique. Après s'être formés, 25% seulement travaillent hors de la région.

« Il faut être à l’écoute des jeunes et répondre à leurs besoins. »

Suppressions d'emplois

Le budget de l'école est de 77 millions de francs. Comme l'inflation (énergie, loyers, salaires) a eu un impact de 5%, l'institution a dû faire des efforts en matière d'efficience. Cinq EPT (équivalent plein temps) de personnes partant à la retraite n'ont pas été renouvelés et deux postes ont été supprimés récemment dans l'ingénierie.

« Les suppressions d'emplois ont touché aussi bien le personnel administratif que les enseignants », a précisé le nouveau directeur. La baisse du nombre d'étudiants en ingénierie a eu un impact sur les besoins en personnel.

Tristan Maillard reconnaît que les trois dernières années n'ont pas été « faciles » pour l'école. Il estime que les défis pourront être relevés en collaborant davantage avec les entreprises et les institutions et en innovant, notamment dans le cursus de formation. /ATS-jpp


Actualisé le

Actualités suivantes

Articles les plus lus