Le Grand Conseil neuchâtelois a accepté mardi quatre motions interpartis pour lutter davantage contre le harcèlement scolaire, en harmonisant notamment les pratiques entre les différents cercles scolaires. L'usage du téléphone portable devra être limité, voire interdit.
Neuchâtel va renforcer sa lutte contre le harcèlement scolaire. Le Grand Conseil a adopté mardi après-midi une série de quatre motions à ce propos. Ces textes ont notamment pour objectif de dresser un état des lieux de la situation. Selon les statistiques, un élève sur 10 est victime de harcèlement scolaire en Suisse. Fait assez rare : la démarche était soutenue par l’ensemble des partis. Comme l’a expliqué Antoine de Montmollin, député socialiste et premier signataire des motions, le but est de mettre en place un plan cantonal, de débloquer des ressources financières et d’encadrer davantage l’utilisation des téléphones portables à l’école.
Antoine de Montmollin : « Il faut avoir les moyens nécessaires (…) pour lutter contre ce problème. »
"Chaque cas de harcèlement est un cas de trop. Une enquête sur un état des lieux dans le canton est déjà en cours. Son résultat sera publié à l'automne", a déclaré Crystel Graf, conseillère d'Etat en charge de l'éducation.
"Il n'est pas acceptable que des milliers d'élèves dans le canton aillent à l'école la boule au ventre", a déclaré le député socialiste Antoine de Montmollin. Des mesures supplémentaires doivent être prises de manière harmonisée car le dispositif en place n'est pas suffisant.
"Le harcèlement scolaire est un fléau mortel contre lequel nous devons lutter. S'il est impossible de l'éradiquer, il est de notre devoir d'y faire face", a expliqué Niels Rosselet-Christ. Le député UDC, qui a précisé avec émotion en avoir été victime, s'estime chanceux qu'à son époque il n'y avait pas de téléphones portables.
Niels Rosselet-Christ : « Si tout cette souffrance peut servir (…) alors je suis plus qu’honoré de pouvoir le faire. »
"Il y a plus de 10% des enfants harcelés à l'école et ce chiffre est sûrement sous-estimé", a ajouté Céline Barrelet (Vert-e-s). "Trop d'élèves ne parlent pas par crainte de représailles", a précisé Brigitte Leitenberg, députée du parti vert'libéral.
Téléphone : limitation ou interdiction
Claudine Geiser (PLR) a expliqué que l'école « ne pourra pas à elle seule résoudre le problème ». Les parents ont aussi leur rôle à jouer car le harcèlement dépasse la sphère scolaire.
Crystel Graf a ajouté qu'il y a déjà une directive cantonale sur les téléphones portables - qui doivent être éteints durant le temps scolaire - mais les modalités peuvent varier d'un cercle scolaire à l'autre. La motion demande que l’utilisation de téléphones portables et d’objets connectés soit limitée, voire interdite dans les bâtiments scolaires et lors de l’ensemble des événements scolaires.
Les cantons de Vaud et du Jura ont édicté des directives cantonales en ce sens. /ATS-sma-sbm