Evoquant notamment le retard de la Suisse dans le domaine, les députés neuchâtelois ont largement approuvé mardi une initiative cantonale demandant à l’assemblée fédérale d’introduire un nouveau congé parental.
Une initiative cantonale pour tenter de faire bouger les choses. Le Grand Conseil neuchâtelois a accepté mardi, sous l’impulsion des Vert-e-s, un projet de décret demandant à l'assemblée fédérale d'introduire un congé parental fédéral. Le texte a été largement approuvé par 83 oui, 10 non et 2 abstentions.
« La Suisse est en retard », a lancé Clarence Chollet, députée VertPOP, expliquant vouloir faire passer le congé parental à 38 semaines à se partager entre les conjoints, contre 14 semaines pour la mère et deux semaines pour le père actuellement.
Faire bouger Berne
La plupart des groupes ont approuvé cette initiative cantonale, évoquant notamment les avantages qu’un tel congé parental pourrait apporter aux familles, aux enfants, mais également aux entreprises, grâce à une meilleure flexibilité. « Il faut que la Suisse agisse, car c’est une demande de la population », estime le président du Parti socialiste neuchâtelois, Romain Dubois.
Romain Dubois : « C’est bon pour les familles et aussi pour l’économie. Et il faut agir rapidement. »
A qui d’agir ?
Le Conseil d’Etat a estimé mardi que l’impulsion pour le congé parental devait venir de Berne plutôt que des cantons. Un point de vue partagé par Daniel Berger, député UDC, qui estime également que le décret n’était pas suffisamment « global ». Il évoque du « bricolage », car le texte « s’arrête au congé parental, alors qu’on a encore besoin de s’occuper de l’enfant ensuite ».
Daniel Berger : « Il faut agir. Mais là, c’est du bricolage »
Certains députés souhaitaient que le congé parental soit introduit le plus rapidement possible, donc soit au niveau fédéral, ou si ce n'est pas possible, que des bases légales soient élaborées pour un congé cantonal. Les députés de droite étaient opposés à cette option, trop lourde au niveau administratif et économique.
Par esprit de consensus, le texte retenu demande finalement uniquement l'introduction d'un congé fédéral. Les cantons de Genève, du Valais et du Jura ont également déposé une initiative cantonale à l’Assemblée fédérale allant dans ce sens. /ATS-gjo