Les députés neuchâtelois ont refusé mardi un postulat UDC demandant d'étudier l'opportunité d'introduire l'uniforme dans les écoles obligatoires du canton. Le texte, auquel s'opposait le Conseil d'Etat, a été rejeté par 66 non, 14 oui et 15 abstentions, mais a reçu le soutien de députés de tous les groupes politiques.
L'UDC Niels Rosselet-Christ, auteur du postulat, a déclaré qu'il serait utile d'étudier la possibilité d'un uniforme scolaire en tenant compte des particularités culturelles et sociales du canton. Le député, qui a annoncé avoir été lui-même harcelé, a déclaré que l'uniforme permettrait de lutter plus efficacement contre le harcèlement scolaire et les inégalités sociales.
Si l'uniforme n'est pas une solution miracle, il permet d'éviter des effets de clans sur les différences vestimentaires. « Comme à l'armée, l'uniforme est un liant qui permet d'insuffler un sentiment d'appartenance à l'ensemble », a ajouté Niels Rosselet-Christ.
Crystel Graf, conseillère d'Etat, en charge de la formation, a reconnu que l'uniforme offrait quelques avantages, comme l'élimination de la distraction à l'école en lien avec l'habillement, mais qu'il engendrerait surtout de nombreux inconvénients.
Selon elle, le port de l’uniforme limite l’expression individuelle des élèves et ne résout pas les problèmes de harcèlement. Il efface également la diversité et peut renforcer les stéréotypes de genre. De plus, il peut accentuer des aspects morphologiques (maigreur, surpoids, petite taille...).
Coûts financiers importants
La conseillère d'Etat a expliqué qu'il entraînerait des coûts financiers importants à charge de l'Etat. Elle a estimé que cela pourrait coûter 730 francs par enfant, soit 55 millions par an au total. De plus, il y aurait une gestion d'habits à mener. « L'Etat devrait-il ouvrir un magasin de vêtements ? », s'est interrogée Crystel Graf.
Des députés ont relevé qu'une étude a montré que l'uniforme serait au mieux inefficace et au pire contre-productif. Il renforcerait les marqueurs sociaux, qui se reporteraient sur les chaussures, la coiffure ou les bijoux. /ATS