Les exportations horlogères suisses ont retrouvé la croissance, bien que légère, en juillet. Les montres de moins de 200 francs ainsi que celles en métaux précieux ont été les plus demandées, les marchés chinois et hongkongais faisant toujours preuve de frilosité.
Le mois passé, les exportations de garde-temps suisses ont connu une hausse de 1,6% sur un an à 2,2 milliards de francs, indique la Fédération de l'industrie horlogère (FH) dans un communiqué publié mardi. Sur les sept premiers mois de l'année, les exportations ont par contre accusé une baisse de 2,4% à 15,2 milliards.
Ce sont les montres en métaux précieux qui ont favorisé la progression mensuelle, enregistrant un bond de 12,6%, à 834,4 millions. À l'opposé, les produits en acier se sont inscrits en nette baisse, perdant 10,4% à 712,9 millions. Les volumes totaux exportés ont été comparables à ceux de juillet 2023 (+0,1%). Cette évolution est due à l'augmentation du nombre des pièces exportées en "autres matières" (+13,7%) et, en parallèle, à la diminution des catégories "autres métaux" (-15,9%) et acier (-4,0%).
En termes de gammes de prix, les montres de moins de 200 francs à l'export ont affiché la plus forte dynamique en juillet, grimpant de 13,7% en valeur. Les garde-temps de plus 3000 francs ont également progressé de manière importante, de 5,4%, ce qui a permis de compenser partiellement le recul marqué du segment 200-3000 francs, en retrait de 14,4%.
Plusieurs débouchés importants ont enregistré une croissance soutenue. C'est le cas du Japon (+25,6%), de Taïwan (+25,3%), de l'Arabie saoudite (+24,8%), de la Corée du Sud (+14,1%), de la France (+13,7%) et des États-Unis (+11,3%). Pour le sixième mois consécutif, la Chine (-32,8%) et Hong Kong (-19,1%) ont accusé une très forte baisse. Parmi les autres principaux marchés, la tendance s'est révélée globalement positive, à quelques exceptions près, notamment Singapour (-1,9%) et l'Allemagne (-0,6%).
Analystes prudents pour Swatch
Jean-Philippe Bertschy de la banque Vontobel note que le haut de gamme de l'horlogerie continue de bien se porter. "Nous pensons que les exportations horlogères suisses cette année seront principalement tirées par Rolex et quelques autres marques indépendantes dans le haut de gamme", affirme-t-il.
L'analyste se montre positif à l'égard du groupe Richemont, notamment car il a "un positionnement haut de gamme dans les montres et une forte exposition au commerce de détail en propre". Il est plus prudent en ce qui concerne Swatch Group en raison de sa forte exposition dans le segment d'entrée, de milieu de gamme, et en Chine mais sa faible activité dans le commerce de détail en propre."
Les analystes d'UBS font également une lecture plus négative pour Swatch que pour Richemont. Ils notent que la dynamique sous-jacente de l'industrie reste volatile, "ce qui devrait continuer à inquiéter les investisseurs". Ils ajoutent que, dans un contexte macroéconomique incertain, les tendances des prochains mois seront à surveiller.
Patrick Schwendimann de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) constate pour sa part que les chiffres sont en deçà de ses estimations. Il attribue à Richemont, tout comme Swatch, la note "pondérer au marché".
Vers 09h40 à la Bourse suisse, la porteur Swatch lâchait 2,0% à 179,30 francs, dans un marché de référence SLI progressant de 0,25%. La nominative Richemont gagnait 0,2% à 135,85 francs tandis que le SMI prenait 0,18%. /ATS