Printemps pourri : piscines extérieures désertées

La météo pluvieuse et fraîche plombe la fréquentation des bassins neuchâtelois. Seuls quelques ...
Printemps pourri : piscines extérieures désertées

La météo pluvieuse et fraîche plombe la fréquentation des bassins neuchâtelois. Seuls quelques fidèles nageurs et sportifs sont au rendez-vous.

Les piscines neuchâteloises n'attirent pas grand monde par ce printemps pluvieux. Ici, celle du Landeron. (Photo : archives). Les piscines neuchâteloises n'attirent pas grand monde par ce printemps pluvieux. Ici, celle du Landeron. (Photo : archives).

Les Neuchâtelois boudent les piscines extérieures. Les bassins du canton ont pour la plupart ouvert leurs portes le 18 mai, mais la fréquentation reste très faible au vu de la météo pluvieuse et fraîche de ce printemps.

Au Locle, entre 80 et 120 personnes viennent se tremper chaque jour en moyenne, selon Patrick Maire, le responsable des lieux. À titre de comparaison, « lors d’un beau week-end de juin, on fait jusqu’à 2'500 entrées », précise-t-il. Actuellement, seuls les fidèles et les sportifs nagent dans l’eau chauffée à 22,5 degrés au moyen d’une pompe à chaleur. « Il y a aussi les Chaux-de-Fonniers », ajoute Patrick Maire. Les personnes au bénéfice d’un abonnement aux Mélèzes peuvent en effet se tourner vers la piscine du Locle pendant la durée des travaux.

Patrick Maire : « On a d’autres tâches à faire faire au personnel. »

Aux piscines du Nid-du-Crô à Neuchâtel, la fréquentation est également en chute libre. Il y avait trois fois plus de monde début juin 2023, qu’en juin de cette année, selon le gestionnaire des lieux Martin Barrette, alors même que les nageurs peuvent se rabattre sur les bassins intérieurs. La baisse de fréquentation pour le mois de mai se chiffre quant à elle à 45% en comparaison annuelle, tout en sachant que « le mois de mai 2023 n’avait pas été fabuleux », précise-t-il. Les familles constituent le gros de notre clientèle et « elles ne viennent pas », analyse-t-il. Martin Barrette évoque toutefois un avantage : « il y a beaucoup de classes présentes. Vendredi, une centaine d’élèves étaient sur le site », dit-il.


« Une affluence très faible » au Landeron

« On aurait préféré faire un début de saison en fanfare, ce n’est pas le cas, mais il reste le mois de juillet et d’août ». Le chef d’exploitation de la piscine du Landeron Christophe Wüest ne se décourage pas face à la météo peu favorable. En raison de la pluie, les pelouses sont mouillées et il est difficile de maintenir une eau à 22 degrés à cause des nuits fraîches, explique-t-il. « On a eu 25 personnes au cours d’aquagym un matin, quand il y a eu un rayon. Du moment qu’il pleut, on a zéro ou une personne », constate Christophe Wüest.

Quelques enfants du quartier viennent aussi mettre un peu d’animation à la piscine en fin d’après-midi, dès que le soleil est présent, mais rien de plus. « Sur des beaux week-ends, on peut normalement atteindre environ un millier de personnes », indique le chef d’exploitation.

Christophe Wüest : « L’affluence est vraiment très faible. »

Une source de satisfaction malgré tout : la piscine du Landeron c’est un peu « une institution ». De ce fait, la campagne d’abonnement « a bien fonctionné », se réjouit Christophe Wüest.


Couvet comme solution de repli

À Boveresse, « il y a du monde qui vient nager, dont quelques jeunes l’après-midi les beaux jours », indique Mathieu Séguéla, chef du Service de la culture, des loisirs et des sports à Val-de-Travers. Celui-ci reconnaît toutefois que la fréquentation est mise à mal par le mauvais temps. Lorsque la météo est particulièrement défavorable, la piscine est même fermée et les abonnés sont redirigés vers le bassin du centre sportif Espaceval à Couvet, auquel ils peuvent accéder gratuitement dans ces circonstances. À Boveresse, l’eau est maintenue à 21 degrés.

À Engollon, la fréquentation est également jugée « très faible ». Philippe Bertholet, responsable des infrastructures à la Commune de Val-de-Ruz, indique qu’entre 700 et 800 personnes sont venues à la piscine depuis l’ouverture le 18 mai, alors qu’habituellement le site enregistre environ 3'000 entrées lors d’un printemps plus classique. Seuls les fidèles du matin et les sportifs se lancent à l’eau. Malgré tout, « on essaie le plus possible de maintenir les heures d’ouverture », précise Philippe Bertholet. La piscine est par ailleurs bâchée la nuit pour maintenir la température « entre 19 et 21 degrés », précise-t-il.


Les restaurateurs aussi attendent le soleil

La situation est aussi compliquée pour les tenanciers de buvettes ou de restaurants attenants aux piscines. « Pour eux, c’est encore pire. Ils perdent beaucoup », estime Martin Barrette, gestionnaire des piscines du Nid-du-Crô, comme les nageurs limitent leur présence au strict minimum.

À Boveresse, un couple assure la restauration. « Ils arrivent à faire venir des gens en travaillant beaucoup sur la communication », précise Mathieu Séguéla, chef du Service de la culture, des loisirs et des sports à Val-de-Travers. Le restaurant peut aussi rester ouvert, même si la piscine est fermée.

Du côté de la piscine d'Engollon, Pierre Varenne, à la tête de la « Buvette chez Pierre » n’affiche pas trop d’inquiétude. Le départ de saison est assez similaire aux années précédentes, selon lui. Le tenancier dit pouvoir compter sur une clientèle fidèle et solidaire, même si la fréquentation est « un poil moins bien » en raison de la météo. Pour compenser, Pierre Varenne réduit ses effectifs : « je travaille seul ou à deux au lieu qu’on soit trois », explique-t-il.

Tous misent sur les mois de juillet et août pour sauver la saison et espèrent que le soleil sera bientôt au rendez-vous. /sbm


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