Unifier les standards de recrutement et faire appel aux structures cantonales d’aide aux victimes : voilà deux pistes lancées par l’Eglise catholique suisse dans un rapport intermédiaire sur les abus sexuels.
Des standards nationaux doivent être introduits pour garantir que seules des personnes adéquates servent l’Eglise catholique en Suisse. Figurant dans un rapport intermédiaire sur les abus au sein de l’Eglise, c’est la prise de position lundi matin, de la Conférence des évêques suisses, de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse et de la Conférence des unions des ordres et des autres communautés de vie consacrée. Les trois institutions ont entamé leurs travaux communs en septembre, dans le sillage de la publication d’un rapport accablant de l’Université de Zurich.
Présidente de la Commission écoute, conciliation, arbitrage et réparation (CECAR), Sylvie Perrinjaquet craint que la création de standards unifiés dans le domaine se transforme en une usine à gaz administrative. La CECAR juge néanmoins que davantage de clarté est nécessaire dans ce domaine, en particulier pour répondre aux inquiétudes des parents.
Sylvie Perrinjaquet : « C’est indispensable de rassurer. »
Une orientation qui ne convient pas à la CECAR. Créé en 2015, cette institution neutre active en Suisse romande existe précisément pour traiter ce genre de cas. Sa présidente, la Neuchâteloise Sylvie Perrinjaquet, n’est pas convaincue par ce rapport, déjà parce que la CECAR n’y figure pas, mais surtout parce que les centres LAVI sont financés par l’argent public. Elle aurait préféré que la CECAR soit étendue à tout le pays.
« Je ne vois pas en quoi le contribuable doit être impliqué financièrement concernant les abus dans l’Eglise catholique. »
La CECAR envisage à présent de faire part de ses observations aux trois institutions, dans le cadre de la poursuite de leurs travaux.
Et dans leur rapport intermédiaire, celles-ci s’engagent également, parmi d’autres mesure, à ne plus transférer les personnes ayant commis des abus, et à ne plus détruire les documents liés aux cas d’abus. Les travaux de recherche entamés seront poursuivis. Leurs conclusions doivent être présentées au public en 2027. /jhi