Les attaques du loup provoquent des remous mercredi matin au Grand Conseil neuchâtelois. Les Verts ont déposé une interpellation urgente demandant au gouvernement de s’expliquer sur le tir d’un animal début octobre au Mont-Racine. Les écologistes s’interrogeaient notamment sur les conditions obtenues pour l’abattage du loup. Le gouvernement a indiqué que le tir a été réalisé dans le cadre de la législation fédérale qui permet d’abattre les loups qui engendrent des dommages importants notamment sur l’élevage. Le conseiller d’Etat Laurent Favre a rappelé que nos paysages sont aujourd’hui entretenus par les éleveurs et le bétail « que l’on doit protéger ». Il en va de même pour la faune sauvage « qui méritent protection contre le loup », selon le ministre. Et Laurent Favre a indiqué que si le tir du loup a pu être réalisé le jour de l’obtention du permis de tir, cela s’explique par les mesures de protection du bétail qui étaient conformes aux exigences légales et avaient été déjouées par le prédateur. L’intervention a ainsi été réalisée le soir même : un garde faune était posté à l’affut. Mais cette traque a été compliquée par des personnes souhaitant empêcher ce tir selon les explications du conseiller d’Etat. Qui a également indiqué que « malheureusement, d’autres attaques nous ont touché depuis ». Celles-ci ne respectent actuellement pas les conditions pour un nouveau tir, où toutes les conditions étaient réunies pour un tir, selon le conseiller d’Etat :
Laurent Favre, chef du Département du développement territorial
Le gouvernement a aussi indiqué que cinq meutes sont en ce moment présentes sur le Jura vaudois, français et neuchâtelois. Laurent Favre précise qu’entre trois et quatre loups isolés cheminent sur le territoire neuchâtelois. Le chef du développement territorial a indiqué qu’à ce jour, 26 attaques avaient été recensées, provoquant la mort d’un veau et de 25 moutons. La régulation du canidé est une compétence de la Confédération et le Canton exerce une gestion sur la base du plan loup de l’Office fédéral de l’environnement.
A l’avenir, le gouvernement entend continuer de pratiquer une gestion équilibrée du loup entre préservation des conditions d’élevage et accueil du prédateur dans la région.
Une réponse qui ne satisfait pas la Verte Cloé Dutoit, à l’origine de l’interpellation. Même si le tir a été ordonné sur des bases légales, le Canton avait décidé de l’abattre avant même d’en avoir délivré le permis, selon elle.
Cloé Dutoit: « L'autorisation de tir a été délivrée le 6 octobre, et le loup a été abattu juste après»
Le groupe écologiste souhaite mettre sur pied des alternatives à l’abattage du prédateur même lorsque les conditions de tir sont remplies.
Le député Damien Humbert-Droz a pour sa part tenu à saluer la bonne application du cadre légal dans le cadre du tir de ce loup. Le libéral radical a estimé que ce qui inquiète aujourd’hui, c’est l’évolution de la population du loup et la pression que l’animal fait peser sur l’élevage et les cheptels. Le député libéral-radical, lui-même agriculture, sent cette tenssion chez les éleveurs.
Damien Humbert-Droz: « La situation devient tendue, et on sent un stress dans les campagnes qui devient inquiétant »
Le député Stéphane Rosselet, également président de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture, a rappelé que les attaques sont exponentielles en Suisse. Il a reconnu que toute une partie d’éleveurs ne sont pas encore professionnels : « on doit faire un effort afin de former ces détenteurs de bétail ».
La semaine dernière, deux attaques de loups ont encore été répertoriées dans la Vallée de la Sagne et dans la région du Col de la Tourne. /aju