Le Conseil d’Etat neuchâtelois présente un budget bénéficiaire pour l’an prochain. Cela s’explique notamment par les recettes fiscales. Plus de 100 millions d’investissements sont prévus. Des baisses fiscales sont proposées au parlement
Le Conseil d’État neuchâtelois in corpore présente ce mercredi un budget bénéficiaire pour 2024. De gauche à droite : la chancelière d'Etat Séverine Despland et les conseillers d'Etat Laurent Favre, Florence Nater, Alain Ribaux, Laurent Kurth et Crystel Graf.
Le canton de Neuchâtel voit l’année financière 2024 d’un bon œil. Le budget de l’État présente un excédent de revenus de 10,8 millions de francs. Un résultat qui s’explique notamment par les recettes fiscales qui progressent sous l’effet de la bonne conjoncture et de la baisse du chômage. Le Conseil d’État proposera une baisse de la fiscalité des personnes physiques au parlement pour 2024.
Laurent Kurth : « Je ne dirais pas que tout va bien, mais la situation est conjoncturellement excellente. ( ...) Heureusement, car les défis ne manquent pas »
Un peu plus de 100 millions de francs d’investissements sont prévus, soit 4,5% des revenus. Le gouvernement explique que ce programme financier a été établi dans un contexte de haute conjoncture. Néanmoins, ce budget doit également répondre aux crises migratoire et énergétique. Il doit aussi relever d’autres défis majeurs qui impactent « de façon significative les finances publiques », en particulier « dans le domaine de la santé ».
Un domaine qui pèse dans le budget des ménages. L'annonce mardi d'une hausse de près de 10% des primes s'assurance maladie l'année prochaine dans le canton Neuchâtel a immédiatement fait réagir le gouvernement.
Laurent Kurth : Le gouvernement va proposer un amendement pour augmenter l’enveloppe des subsides LAMal de 8 millions de francs.
En matière de lutte contre l’inflation, le Conseil d’État indique que le budget prévoit la compensation du renchérissement enregistré entre mai 2022 et mai 2023 sur les salaires de la fonction publique.
Charges géotopographiques : les solutions pérennes restent à trouver
Autre défi à relever, celui de la répartition des flux financiers entre l’État et les communes. Le gouvernement a intégré une dépense nouvelle de 10,6 millions de francs au titre de la redistribution aux communes de la moitié de la contribution fédérale pour la compensation des surcharges géotopographiques. Cette décision a été prise au vu « de l’état des discussions en cours » avec les communes. Mais le gouvernement rappelle que ce transfert n’est cependant pas supportable pour les finances cantonales : il faudra trouver des compensations pérennes. Raison pour laquelle le budget 2024 intègre un prélèvement équivalent (10,6 millions) au fonds d’aide aux communes. Une opération qui ne pourra être répétée compte tenu du niveau de la fortune du fonds.
Laurent Kurth : « Toutes les solutions n’ont pas été trouvées en lien avec cette initiative dite géotopographique »
Inquiétudes pour l’avenir
Le plan financier 2025-2027 présente des déficits importants. Les gouffres envisagés s’échelonnent entre 77 et 110 millions. Pour tenter de contenir ces déficits, le gouvernement appelle à la rigueur et à des efforts supplémentaires durant les prochaines années ; « condition impérative pour pouvoir envisager sereinement l’avenir du canton ».
Baisse des impôts
Le Conseil d’État présentera très prochainement une proposition de baisse de la fiscalité au Grand Conseil. L’exécutif propose d’affecter une partie de la croissance des recettes à un allégement de 1% de la pression fiscale en 2024. Les Neuchâtelois payeront donc moins d’impôts. Une nouvelle baisse de 1% pourrait être proposée en 2025, à condition, notamment, que la conjoncture soit au rendez-vous. /aju-sma
