Les députés neuchâtelois ont refusé de justesse mardi la motion populaire, émanant de SolidaritéS, demandant le rétablissement des apparentements et la suppression du quorum à toutes les élections au système proportionnel
L’heure n’est pas au retour des apparentements et à la suppression du quorum de 3%. Le Grand Conseil neuchâtelois a refusé mardi une motion de SolidaritéS, soutenue par la gauche, par 47 non, 45 oui et 3 abstentions. Ce texte est « irréaliste et peu pertinent », a déclaré Alain Ribaux, président du Conseil d'Etat.
« La question des apparentements est déjà à l’examen de la commission législative. Quant au quorum, son taux actuel de 3% est jugé comme un plancher. Il y aurait sinon un risque de morcellement du Grand Conseil parce que 1% des voix suffirait à un parti pour avoir un siège », a ajouté le conseiller d'Etat.
« Distorsions de représentation »
Au contraire pour SolidaritéS, « la suppression des apparentements a introduit des distorsions de la représentation proportionnelle à plusieurs niveaux. Cette modification n’a pas été transparente, car il n’a pas été publiquement expliqué que les apparentements seraient supprimés également pour les élections au système proportionnel dans les conseils communaux et au Conseil des États ».
Pour le parti, le maintien d’un quorum à 3% affaiblit la représentativité proportionnelle. Les élections cantonales du 18 avril 2021 s'étaient déroulées selon une nouvelle formule. Les candidats au Grand Conseil ont été élus par l'ensemble de la population neuchâteloise, et plus seulement par celle de leur district.
Outre la circonscription unique, la réforme a prévu une réduction du nombre de députés de 115 à 100, la fin des apparentements et la baisse du quorum de 10 à 3%. SolidaritéS, peu présent hors du littoral, n'avait pas atteint le quorum. /ats-sbm