Plusieurs entreprises neuchâteloises profitent du Forum des métiers organisé lundi et mardi à Marin pour attirer la relève. Les professions du bâtiment peinent notamment à recruter
Les métiers du bâtiment souffrent d’un manque de relève. Les entreprises neuchâteloises de la branche entendent profiter du Forum des métiers, qui se tient sur deux soirs lundi et mardi à Marin, pour tenter de recruter des apprentis.
C’est le cas de la société Gottburg, basée à Boudry et spécialisée dans la toiture, qui sera présente à l’événement. L’entreprise a mis en place une campagne de communication, sur les réseaux sociaux notamment, pour attirer la jeunesse. Alors qu’elle pourrait former jusqu’à huit apprentis simultanément, l’entreprise n’en compte que trois actuellement, explique Mary Gottburg, responsable des ressources humaines au sein de la société. Cette pénurie va au-delà des questions d’apprentissage. Il devient de plus en plus difficile d’engager des ferblantiers qualifiés, explique-t-elle. L’entreprise a ainsi dû élargir son cercle de recrutement.
À l’heure des défis climatiques qui poussent à l’assainissement des bâtiments, les besoins en personnel augmentent pourtant, mais il y a un déficit d’image à briser, selon Mary Gottburg. Ces métiers ont leur lot de pénibilité avec des employés contraints de subir les affres de la météo. Il y a toutefois de beaux côtés aussi, selon Mary Gottburg, comme celui de montrer à ses proches une toiture travaillée de ses mains :
Bientôt un CFC d’installateur solaire
Une nouvelle formation va par ailleurs voir le jour. Dès la rentrée 2024, un apprentissage de monteur et installateur solaire sera proposé au centre de formation Polybat aux Paccots, dans le canton de Fribourg. Mary Gottburg, responsable des ressources humaines espère bien que l’entreprise Gottburg formera également la relève dans ce domaine-là :
Patrons et futurs apprentis ont donc rendez-vous au Forum des métiers lundi et mardi entre 18h et 20h au dépôt des TransN à Marin.
Pour la première soirée, ce sont les métiers de l’hôtellerie-restauration, de l’intendance, de la boulangerie-pâtisserie-confiserie, ainsi que de la santé et du social qui sont mis en avant.
La soirée de mardi sera quant à elle consacrée aux métiers de la terre, de la nature, du bâtiment et de la construction.
Haut taux de rupture des contrats dans le Canton de Neuchâtel
Ce n’est pas tout de signer un contrat d’apprentissage. Il faut ensuite idéalement l’honorer jusqu’au terme de la formation. Sur ce plan, le Canton de Neuchâtel se distingue par un taux élevé de rupture de contrats. Selon une étude de l’Office fédéral de la statistique, un peu plus de 30% des jeunes Neuchâtelois ont mis fin à leur contrat d’apprentissage entre 2017 et 2021, contre 23,5% en moyenne nationale, selon Le Temps. Genève a le plus haut taux à 38%. Il faut noter toutefois que 80% des apprentis qui résilient leurs engagements reprennent ensuite une formation. Pour Laurence Knoepfler-Chevalley, cheffe du Service neuchâtelois des formations post-obligatoires et de l’orientation, « chaque résiliation de contrat d’apprentissage est fondamentalement une résiliation de trop ». Selon elle, le Canton, l’économie et la Confédération font toutefois d’importants efforts d’accompagnement pour réduire ce taux. Chaque jeune qui le désire peut notamment bénéficier du soutien de l’OCOSP, l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle, indique Laurence Knoepfler-Chevalley. À ses yeux, les comparaisons sont difficiles entre les cantons qui ont chacun leurs spécificités. Laurence Knoepfler-Chevalley ajoute que certaines ruptures de contrat peuvent simplement s’expliquer par des reprises ou des fusions d’entreprises. Et de conclure en disant que l’attrait pour l’apprentissage se renforce dans le canton de Neuchâtel avec un chiffre « record » de 4'253 contrats d’apprentissage en mode dual signés à la rentrée d’août 2022. /sbe