La Police neuchâteloise ne peut pas être accusée de faire preuve de discrimination ou de violence systématique à l'égard de certaines minorités, selon un rapport dévoilé au Grand Conseil. Les députés ont accepté toutefois mercredi de modifier la loi pour éviter de futurs dérapages
Les forces de l’ordre neuchâteloises ne peuvent pas être accusées de pratique discriminatoire. C’est la conclusion d’un rapport présenté mercredi devant le Grand Conseil. Le texte faisait suite à un postulat lancé par la gauche en décembre 2020, quelques mois après la mort de l'Afro-américain George Floyd, en raison de violences policières à caractère raciste. Il demandait de faire le point dans le canton sur les pratiques discriminatoires.
« La confiance de la population est liée à la qualité du comportement de la police », a déclaré Alain Ribaux, conseiller d'Etat. « La police doit être efficiente mais aussi irréprochable », a-t-il ajouté. Selon lui, « aucun relâchement ni aucune dérive ne sont permis », même si le travail des policiers peut être réalisé dans des conditions difficiles. « Un soin particulier est mis lors du recrutement », a expliqué Alain Ribaux. Selon le conseiller d'Etat, « le travail n'est pas fini. Des efforts sont encore nécessaires. La préoccupation doit rester à l'esprit ».
C'est dans cette optique que les députés ont voté un projet afin de modifier la loi sur la police. Si le texte a été accepté à une large majorité, le groupe VertPOP a émis certaines critiques. « Cela concerne les personnes racisées, c’est une grosse problématique et nous en sommes conscients, mais on estime que ce type de mesure doivent être prises pour d’autres personnes », explique la députée POP Céline DuprazCéline Dupraz : On estime que le texte ne va pas assez loin »
Respect de l'autorité en perdition
Pour améliorer la neutralité et l'impartialité, le Ministère public pourra avoir recours à l'avenir à des policiers d'autres cantons lorsque les membres de la Police neuchâteloise ne peuvent fonctionner, en particulier dans les enquêtes ouvertes contre l’un d’entre eux ou l’une d’entre elles.
À droite, le travail de la Police neuchâteloise a été loué, mais tous ont reconnu qu’un cas de discrimination était un cas de trop. Le député du Centre Blaise Fivaz a tenu à rappeler que les policiers n’étaient que des humains et que le respect des autorités avait tendance à se perdre. « Je pense quand même qu'il y a une certaine catégorie de gens qui ne respecte plus les forces de l'ordre », a-t-il asséné.