Les étudiants révoltés contre le projet de hausse des taxes universitaires

La Fédération des étudiants neuchâtelois s’inquiète. Selon elle, le projet d’augmentation ...
Les étudiants révoltés contre le projet de hausse des taxes universitaires

La Fédération des étudiants neuchâtelois s’inquiète. Selon elle, le projet d’augmentation des taxes de 60% aggrave la situation déjà précaire de la communauté. De son côté, Crystel Graf, la conseillère d’État neuchâteloise en charge de la formation, affirme entendre leurs préoccupations

Le projet d'augmentation des taxes universitaires fait réagir les représentants des étudiants neuchâtelois. (Photo: illustration) Le projet d'augmentation des taxes universitaires fait réagir les représentants des étudiants neuchâtelois. (Photo: illustration)

Le projet d’augmentation des taxes de 60% à l’Université de Neuchâtel passe mal auprès des étudiants. « Nous avons été complètement consternés de découvrir dans le rapport concernant le Mandat d’Objectifs 2023-2026 qu’il existait le projet d’augmenter les taxes d’étude. Pour nous, c’est complètement incompréhensible dans la mesure où il y a un fort problème de précarité dans la communauté estudiantine », s’insurge le président de la Fédération des étudiants neuchâtelois (FEN), Emile Blant. Une préoccupation que partage le Rectorat de l’Université de Neuchâtel dans une lettre adressée à la conseillère d’État neuchâteloise en charge de la formation, Crystel Graf. Cette dernière rappelle qu’aujourd’hui la décision n’est pas prise : « C’est une réflexion qui est menée avec le constat que depuis 1998, le montant de la contribution aux frais d’études n’a pas augmenté contrairement aux coûts de la formation », précise l’élue libérale-radicale.


Une précarité qui inquiète

Avec les autres taxes obligatoires, les montants semestriels passeraient donc de 515.- à 810.- pour les étudiants suisses et de 790.- à 970.- pour les étrangers. Dans un communiqué, la FEN s’inquiète que cela vienne « alourdir le budget des étudiants dans un contexte défavorable post-Covid doublé d’une inflation conséquente pour les postes de dépense principaux des étudiants. » Son président explique qu’il est difficile d’avancer des chiffres globaux et exhaustifs de cette problématique, mais il constate que les étudiants neuchâtelois sont toujours très demandeurs des différentes aides proposées : « On constate malheureusement à la FEN que notre fond d’urgence a toujours un énorme succès. Le problème de la précarité est donc bien là, mais il est invisibilisé et il faut le rendre manifeste, notamment dans le cas de ces débats où il s’agirait d’augmenter les frais d'étudiants qui n’arrivent tout simplement pas à boucler le mois ».

Emile Blant : « Les étudiants ne sont pas bien lotis en Suisse en comparaison européenne. »

Récemment, le Grand Conseil avait adopté un postulat de la FEN qui charge le Conseil d’État d’examiner des pistes pour améliorer la situation financière des étudiants. Aujourd’hui, avec le projet d’augmentation des taxes, les représentants des étudiants ont donc le sentiment que le Canton ne se soucie pas de cette problématique. Crystel Graf affirme quant à elle les avoir entendu et globalement partager leurs préoccupations. Elle rappelle toutefois que la situation n’est pas seulement celle des étudiants et qu’elle doit être envisagée globalement. « L’argument de la précarisation est un argument que l’on va entendre et qu’on entendra dans les discussions qui auront lieu. Le but aujourd’hui était vraiment de pouvoir poser ce dossier sur la table et d'en discuter », souligne la conseillère d’État.

Crystel Graf : « C’était la volonté du Conseil d’État de prendre la décision seulement après les débats au Grand Conseil pour entendre les arguments de tout le monde. »

Une menace pour l’attractivité ?

Une autre source d’inquiétude pour la FEN, et plus particulièrement pour le Rectorat de l’Université de Neuchâtel, concerne l’attractivité de l’institution. Selon ce dernier, les revenus engendrés par ce projet de hausse des taxes est à pondérer, afin de tenir compte des étudiants qui renonceraient à venir étudier entre leurs murs. Selon leurs calculs, il suffirait que 150 à 180 personnes choisissent une autre Université ou s’exmatriculent pour que les recettes envisagées soient nulles ou en baisse.

« La question de l’attractivité est un argument que nous prendrons en compte au moment de prendre une décision », rassure Crystel Graf. Elle explique cependant que les dernières enquêtes menées ont montré que le coût de la formation n’est pas le premier critère de choix : « Les premiers qui ressortent sont la proximité avec le lieu de domicile, mais aussi la qualité de l’encadrement et du cadre de vie dans le canton de Neuchâtel. »

Crystel Graf : « D’autres critères d’attractivité doivent primer. »

Avec ce projet d’augmentation des taxes, étudier à l’Université de Neuchâtel deviendrait bien plus cher que dans les Universités de Lausanne et de Genève, par exemple. En revanche, le montant envisagé s’alignerait avec l'Université de Fribourg et d’autres petites universités comme celle de Lucerne.

Pour l’instant, Crystel Graf n’a pas eu de contact direct avec la FEN, mais affirme avoir bien entendu leurs préoccupations. De son côté, la Fédération des étudiants ne veut pas en rester là. Le comité se réunissait ce mercredi midi pour décider de la suite des événements, ils ont notamment décidé de prendre contact avec le Conseil d'État. /cde


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