Le projet du Conseil d’État prévoyant une hausse des taxes universitaires est jugé défavorisant pour les étudiants ainsi que pour l’Université, selon le rectorat et la fédération des étudiants
Les taxes universitaires pourraient augmenter de 60% à Neuchâtel. Le projet de rapport du Conseil d’État sur le mandat d’objectifs 2023-2026, adressé au Grand Conseil le 21 décembre, prévoit notamment une mesure d’augmentation des taxes universitaires. Cette hausse porterait les taxes de 515 francs par semestre à 810 francs. Le Conseil d’État espère ainsi générer une hausse des recettes de 1,8 million de francs, de quoi partiellement redresser les finances de l’Université de Neuchâtel.
Mesure contre-productive
Une mesure « perverse », selon le rectorat, qui a pris position ce vendredi contre cette mesure financière. La hausse doit être pondérée afin de tenir compte de la baisse de l’attractivité engendrée par cette dernière, rappelle l’UniNe. « Un étudiant qui ne viendra pas ou changera d’université en raison de l’augmentation de la taxe entraînera une perte annuelle de 10 à 12'000 francs », explique le rectorat. Une mesure contre-productive, selon lui, car il suffirait que 150 à 180 étudiants ne viennent pas ou s’exmatricule pour que les recettes envisagées soient nulles ou en baisse. C’est aussi au niveau des collaborations intercantonales que la mesure péjorerait Neuchâtel selon le rectorat. Par exemple pour le Triangle Azur, « les étudiants suivant une formation en partie à l’UNIL seront incités à s’immatriculer à Lausanne plutôt qu’à Neuchâtel ». Au-delà de ces considérations, le rectorat rappelle également que la situation économique et financière des étudiants « est en train de se dégrader », suite à la crise Covid et aux conséquences de l’inflation, et se dit étonné de cette proposition du Conseil d’État. L’université a appuyé le maintien du niveau de la taxe actuelle.
Réaction de la FEN
De son côté, la Fédération des étudiants neuchâtelois, la FEN, lève aussi les boucliers contre cette mesure « qui reporte sur le dos des étudiants les difficultés financières cantonales ». Il y a trois mois, la FEN pointait déjà du doigt la situation étudiante jugée précaire par la fédération. Elle avait également contribué à soumettre un postulat au Grand Conseil pour demander une étude de solutions possibles pour pallier ce problème de précarité. La fédération estime donc que le Conseil d’État se trompe de cible et qu’il « ne se soucie pas de cette problématique, bien au contraire, puisqu’il l’accentue avec cette augmentation ». /comm-cro