Comme toutes les entreprises de transports publics en Suisse, les Chemins de fer du Jura doivent penser à économiser l’électricité. Ils ont déjà pris des mesures internes et devront appliquer les dispositions nationales en cas de crise, qui vont de l’adaptation de la conduite des trains à la diminution de l’offre
Les Chemins de fers du Jura se préparent à une éventuelle pénurie d’électricité. Pour le moment, les CJ ont pris des mesures internes, qui n’ont pas d’impact sur les voyageurs. Mais c’est au niveau fédéral que tout un catalogue de mesures se met en place, si la pénurie potentielle devient réalité. Une tâche complexe car c’est un service global de transports publics et pas seulement une seule compagnie. « L’ensemble de la chaîne de production doit travailler ensemble sinon ça ne sert à rien » explique Jean-Frédéric Python, directeur des CJ. Les mesures sont donc assez restreintes et c’est pareil pour toutes les entreprises de transports publics en Suisse. C’est pour cette raison que l’Office fédéral des transports (OFT) a mandaté les CFF et Car postal pour mettre en place différents plans.
Rouler moins vite, une fausse bonne idée dans la région
L’association des mécaniciens de locomotive proposent de réduire la vitesse des trains rapides dans les tunnels. Une bonne idée selon Jean-Frédéric Python, mais qui est impossible à appliquer dans la région. Premièrement car il n’y a pas de tunnels aussi longs que dans d’autres endroits du pays. Mais aussi parce que cela impliquerait potentiellement que des voyageurs loupent leur correspondance. « Si j’amène des gens des Emibois à La Chaux-de-Fonds et que pour des questions d’économie d’énergie, je roule moins vite avec mon train, mais finalement mon client loupe le train à La Chaux-de-Fonds pour Neuchâtel, ça ne sert à rien » déclare-t-il.
Les Chemins de fer du Jura sont donc dépendants de ce que décide l’OFT dans son catalogue de mesures. Il contient deux listes, une de dispositions qui n’impactent pas les voyageurs et une autre qui changera quelque peu les habitudes des clients. Parmi les mesures que les passagers des transports publics ne verront pas, une concerne la manière de conduire les trains, car comme pour les voitures, il est possible de rouler plus économiquement. Il est également possible de réinjecter l’énergie produite lors du freinage, explique Jean-Frédéric Python :
Pour Jean-Frédéric Python, il ne faut pas qu’il y ait trop d’impact sur les clients, qui risqueraient de ne plus utiliser les transports publics. Cependant, il faut quand même être conscient que cette crise pourrait être importante et qu’il est nécessaire de prendre des mesures. Au sein des CJ, son directeur explique qu’environ 80% de la consommation d’électricité est uniquement utilisé pour faire fonctionner le système, au niveau de la gestion du trafic et des passages à niveau. La sécurité doit donc primer et si elle n’est pas garantie, il n’y aura pas d’autres choix que de réduire l’offre, développe Jean-Frédéric Python :
Toutes ces mesures, et bien d’autres encore, sont pour l’instant en suspens. Pour qu’elles entrent en vigueur, il faudrait arriver à un stade où la consommation d’électricité est plus élevée que les stocks. /lyg