Le procès qui met en cause quatre ex-employés de Swatch Group, dont l’un est aujourd’hui décédé, a repris lundi devant le Tribunal régional des Montagnes et du Val-de-Ruz. Les prévenus sont notamment accusés de blanchiment d’argent et d’escroquerie pour un préjudice estimé à 52 millions de francs
Un procès costaud s’ouvre ce lundi matin à La Chaux-de-Fonds. Pendant une semaine, le tribunal régional des Montagnes et du Val-de-Ruz va se pencher sur une affaire d’escroquerie au sein du Swatch Group. Quatre hommes sont notamment accusés d'avoir causé un tort à l’entreprise Tissot estimé à 52 millions de francs.
Le quatrième prévenu, décédé en 2021 des suites d’une crise cardiaque, ne pourra pas répondre de ses actes, mais sa veuve, son héritière, est concernée par le séquestre de biens, selon le président du tribunal.
Reste que trois hommes vont devoir comparaître pour corruption active et passive, gestion déloyale et blanchiment d’argent. Le procès aurait dû se tenir l’été dernier, mais en l’absence du prévenu principal, retenu à l’étranger en raison de la pandémie de Covid-19, l’audience avait été reportée.
Une affaire étalée sur presque 10 ans
Depuis 2006, l’homme d’affaires domicilié à Hong-Kong aurait versé près de 14 millions de francs aux différents accusés pour obtenir et surtout poursuivre des mandats d’affaires avec la firme locloise. Un business très lucratif, surtout en ce qui concerne les carnets de commandes. Ce sous-traitant horloger basé en Asie se serait attiré les faveurs et aurait corrompu trois collaborateurs, deux de chez Tissot et un dernier travaillant pour Calvin Klein, pour arriver à ses fins.
Pendant ces années, l’homme d’affaires aurait fait parvenir plusieurs enveloppes et aussi des cadeaux aux trois hommes pour un total de près de 14 millions de francs. Ces sommes auraient servi à ce que les prévenus orientent les deux sociétés horlogères vers les produits proposés par le businessman de Hong-Kong, au détriment de la qualité. Des faits reprochés par Tissot. Les collaborateurs auraient en outre caché que les produits commandés en Asie ne satisfaisaient pas au contrôle qualité et que de nombreux modèles défaillants ou sujet à un vieillissement prématuré avaient dû être liquidés par la firme horlogère.
Un prévenu basé à Hong-Kong
L’homme actif dans diverses sociétés aurait agi en son nom propre. Avec ces pots-de-vin versés aux cadres des entreprises horlogères, il est prévenu en partie d’avoir orchestré l’affaire. Il devra donc répondre de l’infraction de corruption active, gestion déloyale et de blanchiment d’argent. /jha-elc-ATS