Le chantier d’aménagement du cours d'eau du Ruz Chatru touche à sa fin en-dessous de Cormondrèche. La Commune de Neuchâtel espère limiter les risques d’inondations pour éviter une situation similaire à celle de Cressier cet été
La commune de Neuchâtel veut éviter que les petits ruisseaux ne fassent de grands dégats. Le chantier du Ruz Chatru, situé en forêt dans un petit vallon escarpé entre Auvernier et Cormondrèche, illustre très bien cette gestion des risques d’inondations.
La Commune a débloqué 120'000 francs pour la réalisation de ces travaux d’aménagement des berges et du lit de la rivière. Vu la taille du cours d’eau et son débit lorsque la météo est clémente, on pourrait croire que la Ville fait beaucoup d’efforts pour pas grand-chose.Mais le Ruz Chatru a prouvé à de nombreuses reprises qu’il pouvait déborder, faire des dégâts, voire être dangereux pour les habitations en aval. Entre des inondations récurrentes de la pelouse du FC United Milvignes, une incrustation d'eau dans la salle polyvalente d’Auvernier en 2007 ou encore des odeurs nauséabondes au début des années 2000, le mince filet d’eau se transforme parfois en torrent lorsque les déchets obstruent sa route.
De nombreux gabions et une caméra
L’ingénieur communal Antoine Bénacloche, responsable d’une zone géographique élargie depuis la fusion des quatre communes de Corcelles-Cormondrèche, Valangin, Peseux et Neuchâtel, a orchestré ce chantier, relayé par le journal N+. Il explique avoir été contacté par la Commune de Milvignes à la suite des fortes intempéries de cet été, car le Ruz Chatru avait débordé et les quantités d’alluvions charriées étaient impressionnantes. « La première opération c’était d’évacuer ces matériaux issus des berges qui peuvent former un barrage en s’accumulant », détaille-t-il.
Dans un second temps, les ouvriers ont installé des gabions le long des rives sur 150 mètres ainsi qu’au milieu du lit pour réduire la force de l’eau et des pierres. Ces grands blocs constitués de multiples cailloux enfermés dans une cage en métal devraient à la fois consolider les berges tout en laissant la place pour que la nature se développe. « L’idée était de respecter ce lieu et son environnement, précise l’ingénieur communal, de ne pas arriver en injectant du béton mais de poser des éléments qui vont pouvoir être repris par la nature et où des graines vont pouvoir germer. »
A l’endroit où le ruisseau plonge sous le terrain de foot, deux grosses grilles empêchaient déjà les gros déchets d’obstruer la canalisation. Désormais, la Commune s’apprête à installer une caméra qui surveillera en temps réel les débordements et avertira les autorités en cas de dépassement d’un certain niveau de l’eau.
Même une petite rivière comme le Ruz Chatru demande donc une réactivité importante de la part de la Commune. /lmi