Le Grand Conseil neuchâtelois a refusé une initiative cantonale qui demandait à l’Assemblée fédérale de pouvoir légiférer sur le congé paternité
Même si la population suisse a accepté à 60,3% dimanche un congé paternité de deux semaines, le Grand Conseil neuchâtelois a refusé mardi une initiative cantonale, demandant à l'Assemblée fédérale de pouvoir légiférer sur le sujet pour pouvoir aller plus loin. « Après la votation de dimanche, le timing est très mauvais. De plus, l'outil de l'initiative cantonale n'est pas le bon car il doit être uniquement utilisé pour des besoins cantonaux spécifiques et urgents », a déclaré Mireille Tissot-Daguette du parti Vert'libéral.
Outre cet argument, le PLR Fabio Bongiovanni a ajouté que « l'initiative est inutile car on n'obtiendra pas un large soutien au niveau fédéral ». Pour l'UDC Marc Arlettaz, qui a rappelé que la section neuchâteloise du parti était favorable au congé paternité, cette initiative est « incongrue ». Selon lui, ce projet « oublie qu'en Suisse, on fait des petits pas mais que l'on y gagne en stabilité ».
Opposé à cette initiative cantonale, le conseiller d'Etat Alain Ribaux a aussi rappelé que « le droit du travail ne doit pas être un patchwork au niveau fédéral ». Cela deviendrait compliqué par exemple pour une entreprise qui a des succursales dans plusieurs cantons.
Dans le Jura
La députée socialiste Martine Docourt Ducommun voulait que le canton de Neuchâtel puisse aller plus loin que les deux semaines de congé paternité. La votation de dimanche « est une étape nécessaire mais pas suffisante pour atteindre une société égalitaire et pour permettre de réduire les discriminations ».
L'initiative demandait que les cantons puissent avoir la possibilité de légiférer sur le droit et la durée du congé parental ou paternité, et d'en fixer les modalités. Le canton du Jura avait approuvé en janvier une telle initiative. /ats