Séisme en terres neuchâteloises. La conseillère communale Christine Gaillard se fait retirer le Service des bâtiments. Un rapport accablant sur sa gestion du dicastère de l’urbanisme et plus précisément sur la réorganisation dudit service a mis le feu aux poudres. Ce document, que RTN a pu consulter, pointe du doigt une situation catastrophique. Mauvaise communication, manque de décisions et procrastination, les mots choisis sont sans équivoque. Des manquements graves qui sont reprochés en grande partie à l’élue Verte. Ce document d’une sous-commission de la Commission financière a été discuté mardi soir lors d’une réunion extraordinaire entre les membres de la commission et le Conseil communal de Neuchâtel in corpore.
La situation dépeinte a également engendré des coûts importants. Décision a donc été prise par le Conseil communal de retirer à Christine Gaillard le Service des bâtiments. Un choix qui doit officiellement être rendu public ce mercredi.
Un service déjà problématique
Pour mieux comprendre la situation dans laquelle la Ville se trouve aujourd’hui, il faut revenir quelques années en arrière, en juillet 2018, moment où le chef du Service des bâtiments est suspendu de ses fonctions à la suite de plaintes pour harcèlement. Une enquête disciplinaire est alors ouverte et il apparaît que l’ambiance au sein du service est délétère. Entre mésententes et démissions, les dysfonctionnements sont nombreux et sont bien antérieurs à la nomination de Christine Gaillard à la tête de l’Urbanisme.
Il est alors décidé de réorganiser le service et la société de conseil Actaes est mandatée pour mettre sur pied une réforme. Problème, cette réorganisation, qui n’a commencé qu’en septembre 2019 n’a jamais vraiment abouti et ceci pour plusieurs raisons : d’une part l’enquête sur l’ancien chef de service s’enlise et ne trouve un épilogue qu’en août 2019, d’autre part, le rapport souligne un attentisme et un manque de décision des autorités dans cette affaire. Il est à noter qu’aujourd’hui encore, le chef du Service des bâtiments n’a toujours pas été remplacé et que son poste est occupé ad interim depuis plus de 2 ans par un autre cadre. Difficile donc de mener à bien une réforme.
Des coûts élevés
Dans le rapport, il est souligné que cette réorganisation pèse environ 450'000 francs à la charge du contribuable. Dans cette facture, on retrouve le montant de l’engagement de la société de conseil Actaes, dont les propositions n’ont pas toutes été réalisées. A cela s’ajoute le coût le plus important, celui de 300'000 francs dû à la mise à pied du chef du Service des bâtiments. Une somme qui comprend son salaire pendant la durée de sa suspension, ainsi que 6 mois de salaire liés à une convention au moment de son départ.
Une affaire sembable à celle de Pierre Maudet
D’après nos informations, le Service des bâtiments va être repris dès ce mercredi par Fabio Bongiovanni. A préciser que pareille situation est très rare. On se souvient de l’affaire Jean-Charles Legrix qui avait secoué le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds en 2013. Plus récemment on peut aussi penser à l’affaire Pierre Maudet à Genève.
Reste que cette décision exceptionnelle était dans l’air. En janvier déjà, RTN avait parlé des dysfonctionnements au sein du service. A l’époque, Christine Gaillard avait botté en touche, alors que le président du Conseil communal, Thomas Facchinetti, avait joué la carte de la collégialité. Aujourd’hui, le rapport que RTN a pu consulter confirme les problèmes dont nous faisions état.
Contacté ce mercredi matin, tant la conseillère communale Christine Gaillard, que le président du Conseil communal Thomas Facchinetti n’ont pas encore répondu à nos sollicitations. /rgi