L’urgence de l’interpellation n’a pas été combattue : le Conseil d’État neuchâtelois a répondu mardi à une demande de Bernard Schumacher intitulée « aide financière d’urgence pour les pêcheurs professionnels ». Le député PLR s’inquiète de la situation difficile des membres de ce corps de métier. Il constate que certaines pêcheries sont proches de la faillite.
Le rendement de la pêche est en baisse continue depuis plusieurs années, a expliqué le conseiller d’État Laurent Favre. « La cause de ce recul n’est pas formellement identifiée scientifiquement, mais plusieurs facteurs s’additionnent, » a-t-il ajouté. La problématique ne touche pas uniquement le lac de Neuchâtel et des mesures ont déjà été prises, notamment dans les techniques de pêche, en réduisant la taille des mailles des filets. Par ailleurs, les efforts de repeuplement sont importants.
Les cormorans dans la ligne de mire
Des tirs de cormorans ont été engagés depuis cet automne et un projet de modification du concordat sur la chasse sur le lac sera soumis au Grand Conseil prochainement, pour permettre davantage de régulation de la part des chasseurs d’une part, et des pêcheurs eux-mêmes d’autre part. Reste la question des effets du cormoran sur les rendements. Des effets qui ont été estimés à 2000 francs par pêcheur et par année en 2011. Le nombre d’oiseaux a triplé depuis lors, a indiqué Laurent Favre, ce qui permet d’estimer que les coûts en ont fait de même.
Mais aucune disposition légale ne prévoit de compenser les pertes de rendement dues aux cormorans, selon le conseiller d’État. Le gouvernement ne peut donc pas entrer en matière sur la demande, mais il évalue la possibilité de le faire pour 2020. Au terme de son intervention, Laurent Favre a encouragé les pêcheurs venus assister aux débats du Grand Conseil à porter leur revendication devant l’Assemblée fédérale à Berne. /mwi