Le programme d’impulsion et de transformations du Conseil d’État a eu chaud ! Soumis au Grand Conseil neuchâtelois mardi, il n’a réuni les trois cinquièmes des voix nécessaires à son acceptation que grâce à l’union des partis socialiste et libéral-radical. Les députés l’ont voté à 83 voix contre 9 et 17 abstentions. Le canton pourra investir 70 millions de francs d’ici à 2025, en dehors des mécanismes du frein à l’endettement.
Avant d’en arriver à ce résultat, les débats ont été nourris. Si le socialiste Baptiste Hurni admettait, dans sa prise de parole, que dans ce projet « tout n’est pas parfait », il rappelait également qu’une « collectivité publique ne peut pas sortir de l’ornière par la voie de l’austérité ». Le PLR Andreas Jurt a qualifié ces crédits d’engagement de « relativement équilibrés ».
PLR et PS contre tous les autres
Face aux deux principaux partis de l’hémicycle, les autres ont présenté un front uni. Pour l’UDC, ce programme d’impulsion « manque sa cible » parce qu’il part dans tous les sens. « Notre groupe n’est pas contre un vrai programme d’impulsion, mais le saupoudrage proposé ici ne durera que le temps de la dépense, » a expliqué Niels Rosselet-Christ. Un reproche partagé par le groupe vert-libéral-PDC. Pour Mauro Moruzzi, « ce projet n’a aucune cohérence. »
Du côté du PVS, « le rapport additionne à la pelle poule, cochon et pigeon, » a énuméré Patrick Herrmann, avant de qualifier le texte de « rapport ectoplasmique sous forme de gentleman agreement ». Le groupe n’était pas uni sur la question, certains projets étant au cœur du combat politique de ses membres.
Règlement de comptes
Après le premier tour de parole, les débats ont tourné au règlement de comptes entre groupes, le PLR s’en prenant tant à l’UDC, qu’aux verts-libéraux et aux élus POP-verts-sol. Chacun a campé sur sa position d’être le défenseur du bien du canton avant que le socialiste Baptiste Hurni ne tente de convaincre le reste de la gauche de l’importance de ce rapport. Il s’est également penché sur les arguments des autres opposants. « Pourquoi deux ou trois grands projets seraient-ils plus porteurs ? » s’est-il interrogé.
Finalement, la version du programme d’impulsion amendé par la Commission des finances a convaincu assez de députés pour passer la rampe. /mwi