Grâce à de nouvelles analyses, des archéologues neuchâtelois ont découvert en septembre dernier que nos ancêtres étaient présents dans la grotte de Cotencher bien avant 50'000 ans
Une découverte scientifique qui vieillit nos ancêtres. Dans un passé lointain, la grotte de Cotencher, dans le canton de Neuchâtel, a accueilli des Hommes de Néandertal. A la fin des années 1980, d’importantes fouilles ont permis de dater leur présence dans notre région il y a 50'000 ans. Mais de nouvelles analyses, réalisées au mois de septembre, remettent en question cette estimation. La conclusion des scientifiques de la section archéologie de l’Office du patrimoine et de l’archéologie de Neuchâtel (OPAN) est sans appel : l’Homme de Néandertal était présent dans la grotte de Cotencher il y a bien plus longtemps que 50'000 ans.
Les nouvelles datations qui ont permis cette découverte ont été effectuées le cadre d’un projet de remise en valeur du site des gorges de l’Areuse. Le paléontologue en charge du projet, François-Xavier Chauvière, suggère que « la présence de nos ancêtres est antérieure à 50'000 ans de plusieurs dizaines de milliers d’années ». Ce constat repousse donc la présence de nos ancêtres dans la grotte de Cotencher au minimum à 70'000 ou encore 80'000 ans en arrière, voire plus.
La barre des 100'000 ans possible
Le responsable ne donne toutefois aucun chiffre précis, car « une publication des résultats est en cours de rédaction et devrait paraître au printemps prochain ». De plus, de nouvelles analyses devraient être menées en septembre. Il s’agira de dater les couches les plus profondes de sédiments contenant des traces de présence humaine. Selon François-Xavier Chauvière, les dates de ces dernières couches devraient encore repousser dans le temps l’existence de l’Homme de Néandertal à Neuchâtel. La barre des 100'000 ans est d’ailleurs tout à fait envisageable.
Une nouvelle méthode de datation
Les dernières analyses, à la fin des années 1980, ont été réalisées au moyen de la méthode du carbone 14, une technique limitée. En effet, elle ne permet pas de desceller la présence d’Homme de Néandertal plus loin que 50'000 ans en arrière. En septembre dernier, la section archéologie de l’OPAN a, elle, mené des analyses au moyen d’une nouvelle méthode, à savoir l’OSL (Optically Stimulated Luminescence). Cette technique mesure le temps écoulé entre la dernière exposition à la lumière des sédiments et notre époque.
La grotte de Cotencher est toujours fermée au public dans le cadre du projet de revalorisation lancé en 2014. Elle devrait rouvrir le printemps prochain. Une exposition consacrée à ce site et aux objets qui y ont été trouvés est proposée au Laténium de Neuchâtel. /lhu