Pour la première fois depuis sa médaille d'argent à Stockholm, la Suisse a livré un grand match au Championnat du monde. A Paris, elle a battu le Canada 3-2 après prolongation. Dans une enceinte de Bercy, toute acquise à sa cause, la sélection helvétique a livré ce grand match qu'on attendait d'elle depuis quatre ans. Elle a enfin battu une équipe du top 6. Avec ces deux points, elle a pratiquement assuré sa qualification pour les quarts de finale.
Genoni et Herzog en avant
La victoire est signée du sceau de deux hommes: le gardien Leonardo Genoni et l'attaquant Fabrice Herzog. Le premier a remplacé Jonas Hiller dès la 7e minute et a livré un récital devant ses buts, repoussant tous les assauts canadiens. Le deuxième a réussi un doublé, prouvant qu'il avait l'un des meilleurs tirs en revers du championnat de Suisse.
Un début désastreux
Pourtant, comme le 2 mai à Genève contre la même équipe, les Suisses ont connu un début de match désastreux. A ce niveau, il n'est pas concevable qu'un joueur comme Denis Hollenstein se prenne 2 minutes de pénalité en zone offensive pour aller coller un Canadien contre la bande, qui lui avait fait la même chose juste auparavant. En 30'', les Canadiens avaient couronné leur power-play par un but de l'attaquant de Buffalo, Ryan O'Reilly (5e). Deux minutes plus tard, les Suisses étaient assommés par un but du fantasque Mitch Marner (Toronto), aidé par Romain Loeffel, qui a dévié involontairement le tir du Canadien. Ce deuxième but faisait une victime de marque. Le coach national Patrick Fischer décidait de sortir sine die Jonas Hiller après 6'28'' de jeu pour le remplacer par Leonardo Genoni. Le portier du HC Bienne est parti directement aux vestiaires sans doute pour assouvir sa colère loin des regards. Il est revenu quelques minutes plus tard sur le banc, trouvant sans doute injuste d'être sorti après avoir vu dix tirs arriver sur lui en 6'.
Après la sortie de l'ex-gardien de Calgary, la tempête s'est un peu calmée sur la cage helvétique. Au fur et à mesure que le match avançait, les hommes de Fischer reprenaient un peu confiance. Certes, Genoni continuait d'être largement sollicité mais il y avait du mieux. En fin de deuxième période, le portier canadien Calvin Pickard a eu à se démener sur quelques tentatives helvétiques. C'était le prélude à un retour venu d'ailleurs des Suisses.
Après une première occasion mal exploitée sur un rebond par Pius Suter, les Suisses ont trouvé l'ouverture à 5 contre 4 par Fabrice Herzog. L'attaquant des Lions de Zurich a réussi à surprendre Pickard du revers dans un angle pourtant fermé (47e). Puis Bercy se soulevait quand Praplan adressait un centre venu de la droite que Pickard réussissait à dévier dans son but (50e). Le retour des Suisses n'était de loin pas immérité. Ils retrouvaient leur véritable ADN. Recroquevillés en défense, ils procédaient par contres face à des Canadiens, qui ont perdu leur hockey à mesure que le match avançait.
Genoni domine la prolongation
Dans la prolongation, Genoni a été "monstrueux" avant que Ambühl ne serve Herzog qui crucifia Pickard d'un nouveau tir du revers après 3'40'' de temps supplémentaire.
Si les Français ne prennent pas de points contre les Tchèques dimanche, la Suisse aura pratiquement son billet en poche. Il lui reste deux parties contre la Finlande (dimanche) et la République tchèque (mardi) pour aller chercher sinon le point de la qualification. /ATS + ncp
Le télégramme
Canada - Suisse 2-3 ap (2-0 0-0 0-2 0-1)
Paris-Bercy. 12'932 spectateurs. Arbitres: Odins/Salonen (LAT/FIN), Leermakers/Sormunen (NED/FIN).
Buts : 5e O'Reilly (Marner/à 5 contre 4) 1-0. 7e Marner (Lee, Konecny) 2-0. 47e Herzog (Praplan, Richard/à 5 contre 4) 2-1. 50e Praplan (Hollenstein) 2-2. 64e (63'40'') Herzog (Ambühl) 2-3.
Pénalités : 4 x 2' contre le Canada; 3 x 2' contre la Suisse.
Canada : Pickard; Parayko, Vlasic; Lee, Matheson; Demers, De Haan; Morrissey; Marner, Point, Konecny; Duchene, Couturier, Skinner; Simmonds, Giroux, Killorn; Mackinnon, O'Reilly, Scheifele; Schenn,
Suisse : Hiller (7e Genoni); Diaz, Furrer; Untersander, Kukan; Loeffel, Genazzi; Marti; Schäppi, Almond, Rüfenacht; Praplan, Haas, Hollenstein; Brunner, Ambühl, Suter; Herzog, Richard, Bodenmann, Suri,
Notes : la Suisse sans Schlegel, Schlumpf ni Malgin (surnuméraires), Genoni (gardien remplaçant). Tirs sur le poteau: Simmonds (22e et 28e).