Un trafiquant qui vous propose de la cocaïne alors que vous sortez d’un restaurant, le soir : c’est un scénario qui n’est plus incongru à Neuchâtel ou à La Chaux-de-Fonds.
Le trafic de poudre blanche a pris de l’ampleur depuis l’année passée dans le canton et peine à être enrayé. Il est l’une des causes principales de la hausse de la criminalité en 2012.
Une centaine de trafiquants venus de l’Afrique de l’ouest sont actifs dans la région. La Police neuchâteloise attrape régulièrement des dealers en possession de cocaïne et le Ministère public parvient à infliger assez efficacement des peines de prison de quelques mois, mais c’est à l’étape suivante que la machine s’enraye. Les trafiquants conduits au pénitencier sont refoulés à l’entrée par manque de places et relâchés dans la rue. C’est donc avec un sentiment d’impunité qu’ils retournent auprès des autres trafiquants.
Ce manque de places dans les prisons s’explique d’une part par la hausse de la criminalité et d’autre part par l’introduction des jours-amendes, souvent commués en peines de prison ferme quand le coupable ne paie pas.
Seuil critique atteint dans les prisons
La situation n’est pas prête de s’améliorer. Les pénitenciers de La Promenade, à La Chaux-de-Fonds, et de Bellevue, à Gorgier, sont tous deux en travaux. Le nombre de places est donc encore réduit et la surpopulation carcérale empêche les rénovations d’avancer au rythme où elles le devraient. Actuellement, Neuchâtel est contraint de placer près d’une centaine de détenus hors canton.
Le Conseil d’Etat dit avoir conscience de la situation. Deux rapports seront soumis au Grand conseil au début de la prochaine législature. L’établissement de La Ronde, à La Chaux-de-Fonds, pourrait être rouvert. Il faudrait aussi renforcer le personnel pénitentiaire, mais il ne sera pas évident de trouver le financement nécessaire et, en attendant, les trafiquants de cocaïne retournent dans la rue. /sbe