Dans un rapport, le gouvernement neuchâtelois s’oppose à l’idée d’une taxe cantonale de stationnement sur fonds privés. Elle servirait à financer les transports publics. Aux yeux du Conseil d’État, cette taxe ne ferait qu’alourdir la parafiscalité sans être sûr d’avoir des effets concrets sur le report modal.
Développer l’offre des transports publics et réduire leur prix grâce à une taxe prélevée chez les propriétaires de parkings collectifs. Le Conseil d’État neuchâtelois s’oppose à cette idée. Il l’a fait savoir dans un rapport publié la semaine dernière en réponse à un postulat des Vert-e-s. Ce dernier avait été accepté fin 2019 par le Grand Conseil par 58 voix contre 49.
Cette taxe cantonale serait calculée de deux manières : par le nombre de mouvements journaliers des voitures, un franc par véhicule, ou selon un montant de 30 francs par mois et par place, sauf si ces places font partie du logement principal de l’usager.
Les principaux arguments du rapport du Conseil d’État
Neuchâtel serait le seul canton de Suisse à introduire une telle taxe sur le stationnement, relève le Conseil d’État. Le Tessin a tenté de le faire, mais y a finalement renoncé. Le gouvernement neuchâtelois rappelle tout d’abord qu’il s’agit d’une compétence communale. Il évoque ensuite la lourdeur d’une telle procédure, entre l’élaboration d’une nouvelle loi, d’en assurer la faisabilité juridique, pour finalement déployer des ressources humaines pour le suivi et la perception de la taxe au sein de l’administration. En résumé, des coûts potentiellement disproportionnés par rapport aux recettes. Une taxe qui ramènerait tout de même 11 millions de francs dans les caisses de l’État. Mais qui, aux yeux du gouvernement cantonal, alourdirait notablement la parafiscalité neuchâteloise auprès de la population, des commerces et des entreprises. De quoi « mettre à mal l’attractivité économique et résidentielle du canton et/ou réduire le pouvoir d’achat. » Le Conseil d’État conclut que « la situation de mobilité actuelle dans le canton, les mesures mises en place et à venir pour développer une mobilité durable et la difficulté de démontrer les effets réels sur le report modal plaident contre la mise en place d’une telle taxe cantonale. »
Le Grand Conseil neuchâtelois devra prochainement se prononcer sur ce rapport et dire s’il suit ou pas le Conseil d’État qui souhaite le classement du postulat des Vert-e-s neuchâtelois intitulé « Pour un développement durable des transports publics ». /jpp