Un enfant sur quarante : dans le monde, c’est le nombre de personnes qui naissent avec un jumeau. Depuis mercredi, la Faculté d’histoire de l’Université de Neuchâtel organise un colloque sur ce thème, longtemps délaissé par les historiens.
Un colloque d’historiens sur les jumeaux, c’est une première mondiale selon son organisatrice, Thalia Brero. La réunion rassemble de nombreux spécialistes jusqu'à vendredi à l'Université de Neuchâtel. « Les historiens ont un petit peu pensé qu’il n’y avait pas grand-chose à étudier à propos des jumeaux car très peu survivaient ». Or, comme la professeure d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Neuchâtel ne manque pas de le préciser, « quand on cherche des informations, on en trouve », d’où l’intérêt d’organiser cet événement. En regroupant plusieurs historiens issus de différentes disciplines, Thalia Brero espère « confronter les différentes visions des jumeaux dans l’histoire », afin de faire émerger de nouvelles pistes d’informations.
Thalia Brero : « Il y en avait tellement peu qui survivaient que c’était un peu secondaire. »
Différentes perceptions
A travers les âges, les points de vue sur les jumeaux ont beaucoup évolué. Comme l’historienne le précise, « les jumeaux ont toujours été un peu ambivalents. En effet, avant l’avènement de la médecine moderne, il n’était pas simple d’expliquer la naissance de deux enfants ». Comme elle l’explique, pendant longtemps, la femme était soupçonnée d’avoir trompé son époux. « On pensait à l’époque que les deux enfants étaient issus de rapports sexuels différents ». Mais à l’inverse, dans la culture romaine, la naissance de jumeaux était célébrée. « On estimait alors que c’était un petit miracle, au vu des taux de mortalité infantile. »
« C’était assez dangereux d’être une mère de jumeaux. »
Manque de données
Grâce aux progrès de la médecine contemporaine, les suppositions erronées sur les mères de jumeaux n’ont plus lieu d’être, mais il n’en reste pas moins que peu d’informations sont disponibles à leur sujet. Comme l’explique l’organisatrice du colloque, « les jumeaux ne sont pas faciles à trouver. On peut les repérer dans les généalogies lorsque deux enfants ont la même date de naissance, mais peu de traces de leur existence subsistent ». Alors que les sources viennent parfois à manquer, l’objectif du colloque organisé par l’Université est bien de permettre aux différents historiens de dialoguer à ce sujet, et, qui sait, de trouver de nouvelles pistes de recherche.
« Il faut vraiment les pister »
/mkr