Donner accès aux profondeurs du lac grâce à la peinture. C’est le défi que relève l’illustratrice neuchâteloise Fanny Blanchet alias « la sirène qui dessine ». Dans son laboratoire au bord du lac à Hauterive, elle tente de synthétiser une peinture pour pouvoir peindre sous l’eau.
Trois mois pour fabriquer une peinture utilisable sous l’eau. L’artiste et illustratrice neuchâteloise Fanny Blanchet s’est mise au défi. Locataire du cabanon romain du parc du Laténium, l’artiste expérimente depuis un mois et demi toutes sortes de techniques.
Le temps est beau et calme ce matin aux abords du cabanon romain devant le Laténium. Pour trois mois, cette cabane de fortune s’est transformée en laboratoire artistique. La grosse porte en bois s’ouvre en grinçant et la nouvelle locataire du lieu apparait dans l’embrasure. Il s’agit de l’illustratrice et dessinatrice neuchâteloise Fanny Blanchet, alias (pour ce projet) « La sirène qui dessine ».
L’artiste a obtenu cette résidence au Laténium pour trois mois au terme d’un concours organisé par la ville. Son objectif : fabriquer une peinture que l’on peut utiliser sous l’eau. « Mon projet a été choisi, car il concernait directement le lac. Au travers de mon art, j’aimerais mettre en valeur ce patrimoine et ça colle parfaitement avec l’institution du Laténium », explique Fanny Blanchet. Cela fait maintenant un mois et demi que l’artiste s’essaye à la peinture sub aquatique, elle nous a ouvert les portes de son laboratoire.
Découverte de l'atelier de Fanny Blanchet
« Le lac, il m’inspire énormément », explique Fanny Blanchet. Ce cabanon face au lac, les pieds dans l’eau, est parfait pour les artistes en quête d’épanouissement. « Il y a pire comme lieu de travail », ajoute Fanny avec le sourire.
Allier deux passions
Peindre sous l’eau, cela sonne comme une contradiction. Pourtant pour Fanny Blanchet, ce défi sonne comme une évidence. Passionnée de plongée et de dessin, l’artiste a voulu faire cohabiter ses deux passions pour faire remonter le patrimoine des profondeurs du lac à la surface.
Fanny Blanchet : « Les gens ont une idée plutôt floue de ce qu’est le lac. »
Entre les pinceaux, les toiles et les affaires de plongée trainent des essais plus ou moins concluants. « J’ai dû passer par beaucoup d’étapes », explique Fanny Blanchet en montrant son matériel. Mais alors qu’elle arrive à présent fabriquer des textures plutôt concluantes, d’autres paramètres sont à prendre en compte. Par exemple la déformation des proportions sous l’eau. « Quand je ressors mes toiles du lac, je me rends compte que le dessin est bien différent de ce que je croyais peindre sous l’eau », rajoute-t-elle.
Fanny Blanchet : « Les couleurs disparaissent. »
Fanny Blanchet est donc à mi-parcours de son expérimentation. Il lui reste un mois et demi avant de devoir quitter le cabanon romain. Pour la suite, elle imagine pouvoir monter une exposition ou donner des ateliers pour faire connaître ses techniques. En attendant, elle documente son avancée sur les réseaux sociaux et attend que la peinture sèche. /crb