124 projections attendent les amateurs de films fantastiques du 5 au 13 juillet. Le NIFFF a présenté sa programmation ce jeudi. Une sélection diverse et contrastée. Asia Argento est l'invitée d'honneur de cette 23e édition.
Le NIFFF s’apprête à envahir une nouvelle fois Neuchâtel. Le festival international du film fantastique se tiendra du 5 au 13 juillet dans les salles, mais aussi à l’open air de la Place du marché et dans tout le jardin anglais. 124 projections sont au programme de cette 23e édition.
« Cette année, les récits féministes et écologiques ont dessiné une programmation plurielle et engagée. Ils passent de l’intime au spectaculaire, imposant plus que jamais le cinéma fantastique comme un vecteur crucial pour exprimer les bouleversements sociétaux et politiques qui secouent l’actualité », a déclaré jeudi Pierre-Yves Walder, directeur général et artistique.
La carte blanche de l'invitée d’honneur, Asia Argento, ainsi que celle de la drag queen suisse Moon reflètent « également la diversité et cet engagement », a ajouté le NIFFF. L'actrice, réalisatrice, scénariste, productrice, chanteuse et DJ italienne, très engagée dans le mouvement #MeToo, sera notamment présente à l’open air, lors de la présentation de « Les yeux sans visage » de Georges Franju.
Une partition égalitaire
« On a traité 1500 films tous formats confondus pour faire notre sélection. On continue notre mission de tête chercheuse en proposant des 1ère ou 2e œuvres, tout en n'oubliant pas les auteurs confirmés comme le français Bruno Dumont avec "L'empire", une sorte de Star Wars chez les Chtis ou Ti West avec "Maxxxine", ultime volet de sa trilogie », a ajouté Pierre-Yves Walder.
Près de la moitié des 14 films de la compétition internationale sont signés par des femmes ou des personnes non-binaires, dont Veronika Franz avec « Des Teufels Bad », Camila Beltrán avec « Mi Bestia », Shalini Ushadevi avec « Ennennum » et Jane Schoenbrun avec « I saw the TV glow », un teen movie queer et horrifique. Le film d'ouverture « Animale » y concourt également. Sa réalisatrice, la Française Emma Benestan et l'actrice Oulaya Amamra seront présentes lors de la cérémonie d'ouverture le 5 juillet.
Arriver à cette égalité de représentativité « n’est pas toujours un critère définissant, mais c’est quand même très intéressant de pouvoir le faire », explique Pierre-Yves Walder :
Gros succès sud-coréen projeté
Les œuvres de cette compétition « ont une beauté formelle et beaucoup d'audace en même temps. Avec une fusion d'aspects très rétro et modernes », a précisé Kate Reidy, programmatrice. Dans la compétition asiatique, les festivaliers pourront notamment découvrir « Exhuma » de Jan Jae-hyun, un grand spectacle de l'histoire coréenne, qui a déjà enregistré 11 millions d'entrées en Corée du Sud.
Le jury international est composé de Saul Pandelakis (France), Ishan Shukla (Inde), Annick Mahnert (Suisse), João Pedro Rodrigues (Portugal) et Kourtney Roy (Canada). « Ils vont décider par eux-mêmes qui va prendre la présidence », a expliqué Pierre-Yves Walder. Un choix assez éloigné de l’année passée, quand le NIFFF avait choisi de donner les clefs du jury à une figure populaire en la personne de Josiane Balasko. Pour le directeur général et artistique, les deux options sont intéressantes, mais pas toujours préméditées. La composition du jury se faisant aussi en fonction des films présentés.
« Il faut avant tout un équilibre et pas forcément une personnalité », explique Pierre-Yves Walder :
Le jury décernera le 13 juillet le Prix Narcisse H.R. Giger, doté de 10'000 francs par la Ville de Neuchâtel.
La relève suisse à l’honneur
Trente-huit courts-métrages seront aussi projetés dans le cadre du festival. Le meilleur court-métrage suisse se verra également récompensé de son Narcisse H.R. Giger, un prix de 10’000 francs, doté par la Société suisse des auteurs et Suissimage.
« Le NIFFF tient à mettre en valeur le cinéma suisse de manière prospective et rétrospective », a expliqué le directeur général. Le festival a donc créé une nouvelle section cette année nommée « Amazing Schools », qui présente une sélection de films d'écoles d'art et de cinéma suisses réalisés par les nouveaux talents helvétiques.
« On voulait avoir plus de place pour montrer ça au public », rajoute Pierre-Yves Walder :
Le festival va également proposer une rétrospective « Eat the rich », dédiée aux représentations des élites dans le cinéma de genre. Ce programme spécial sera décliné en une vingtaine de longs-métrages et complété avec une table ronde.
En résonance avec les dernières rétrospectives « Sream queer » et « Female trouble », « Eat the rich » met en lumière les oppressions systémiques et les injustices, et questionne leurs influences sociales et politiques, ainsi que les fantasmes qui y sont liés, a expliqué le festival. En 2023, la fréquentation générale du NIFFF avait atteint un record de 63'000 personnes. /ATS-rgi