Des mesures dès l’été au Centre neuchâtelois de psychiatrie

Le CNP annonce la prise de mesures d’amélioration après des accusations de dysfonctionnements ...
Des mesures dès l’été au Centre neuchâtelois de psychiatrie

Le CNP annonce la prise de mesures d’amélioration après des accusations de dysfonctionnements. Un collectif de soignants rencontrera le Conseil d’Etat neuchâtelois fin juin.

Considéré comme « en crise » par un collectif de soignants, le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) annonce des mesures dès l'été. (Photo : KEYSTONE/LAURENT MERLET) Considéré comme « en crise » par un collectif de soignants, le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) annonce des mesures dès l'été. (Photo : KEYSTONE/LAURENT MERLET)

Le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) va prendre des mesures pour répondre aux nouveaux défis. La validation des options stratégiques a généré de fortes attentes de changement et une accélération du processus de mutation.

Le président du conseil d'administration Jean-Pierre Brügger a expliqué lundi que le CNP est touché par trois points : l'énorme pression sur le système de santé, la période de changement qui nécessite des ajustements et des remises en question et le travail de partenariat à développer avec divers intervenants.


La colère des soignants

Un collectif de 70 soignants estime que le CNP est en crise. Il va rencontrer le Conseil d'Etat le 26 juin. « Alors que se construisait la vision d’avenir, l’écart entre les ambitions futures du CNP et la réalité du présent est devenu de plus en plus palpable aux yeux du personnel et des partenaires externes », a expliqué lundi l'établissement.

Jean-Pierre Brügger a ajouté qu'il explique "difficilement" la démarche du collectif de soignants, qui a alerté la presse et qui va rencontrer le Conseil d'État le 26 juin. Le sujet avait aussi été traité au Grand Conseil en avril où de nombreux députés s'étaient émus de la situation. "Les nombreux éléments relevés par le collectif font partie du plan en cours pour relever la situation", a précisé le président du CNP.

Jean-Pierre Brügger : « Sur la forme, on a été extrêmement surpris. »

Pour la directrice générale Raffaella Diana, "il y a une attente très forte de changements et une vision très ambitieuse qui met le patient au centre, qui n'est pas encore pleinement réalisée". L'écart entre les aspirations en lien avec la stratégie 2030 et la réalité d'aujourd'hui a créé "des attentes trop fortes".

Rafaella Diana : « D’une part, on a posé les aspirations de demain et d’autre part, on s’est rendu compte qu’on en était bien loin. »

Changement de paradigme

Le principe de rétablissement du patient, qui devient acteur et qui a une responsabilité dans son parcours de soins, "entraîne un changement de paradigme", a déclaré Alessandra Solida, directrice médicale. L'évolution vers les soins ambulatoires nécessite aussi davantage de collaborations en réseau et d'échanges avec des partenaires, a ajouté Charles Bonsack, membre du conseil d'administration.

En 2021, lors de la fermeture du site de Perreux, environ 50 cadres ont été mobilisés pour développer la vision d'avenir en matière de santé mentale pour le canton. Le CNP a constaté en 2022 que le climat de travail était problématique dans certains secteurs, que le management et l'organisation clinique étaient très pyramidaux et que le dossier informatisé du patient était insatisfaisant.

Jean-Pierre Brügger et Raffaella Diana ont répondu aux questions des médias lundi. (Photo : KEYSTONE/LAURENT MERLET) Jean-Pierre Brügger et Raffaella Diana ont répondu aux questions des médias lundi. (Photo : KEYSTONE/LAURENT MERLET)

Trois points sous la loupe

L'institution a mandaté trois études externes, qui portent respectivement sur le processus et l'organisation, le climat de travail et l'image du CNP. "Les mesures d'amélioration que l'on va prendre dès cet été vont y répondre", a expliqué Raffaella Diana.

Le projet CNO 360 degrés prévoit une optimisation administrative, une simplification des processus et une adaptation de la gouvernance. Les processus cliniques seront harmonisés et de la formation est également prévue pour améliorer les problèmes de communication, de leadership et de management.

Un des défis est de garantir la qualité des soins dans un contexte de pénurie de personnel qualifié et d’augmentation des besoins en santé mentale. Ces aménagements doivent permettre aussi au CNP d’appréhender sereinement l’arrivée d’acteurs privés sur le marché. « C’est un partenaire supplémentaire. Avec notre stratégie qui est de se concentrer sur la psychiatrique spécialisée, la psychiatrie plus générale va revenir aux privés », explique Jean-Pierre Brügger.

Jean-Pierre Brügger : « C’est important d’avoir des partenaires dans le champ du privé. »

Créé en 2009, le CNP compte environ 630 collaborateurs, dont environ 100 médecins, 180 infirmiers et 90 psychologues. L'institution donne 125'000 consultations ambulatoires par année et possède un hôpital de 102 lits. /ATS-dpi


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