Selon les projections climatiques, on ne va pas vers le beau. Certaines stations de ski de basse et moyenne altitude réfléchissent à leur avenir et envisagent un tourisme quatre saisons
L’avenir des stations de ski est limité. Pour y remédier, la direction de Villars-Gryon-Les Diablerets a mandaté une société météorologique française et des ingénieurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne pour se projeter en 2050. Le but : connaître la quantité et la qualité de la neige. En se basant sur les résultats de l’étude les plus pessimistes, on peut imaginer skier, dans 30 ans, sur une soixantaine de jours, sans ajout de système d’enneigement mécanique.
Grâce à cette étude, la direction des remontées mécaniques vaudoises a planché sur des aménagements pour améliorer les possibilités de retour en station. Deux projets sont envisagés : la modification de certaines pentes pour en supprimer les dévers et l’installation de barrières à neige. « Nous ne souhaitons plus dilapider les ressources naturelles. Les mesures envisagées permettront d’économiser jusqu’à 70% de la neige artificielle que nous fabriquons aujourd’hui, depuis le sommet jusqu’au bas du Roc d’Orsay », explique Christian Dubois, directeur des remontées mécaniques Télé Villars-Gryon.
Deux projets aux Savas, mais pas de détails
Le manque d’enneigement est évidemment aussi une réalité du côté des Bugnenets-Savagnières. Pour le contrer, les responsables du domaine souhaitent garantir la possibilité aux débutants de skier sur au moins l’une de ses petites installations. « La pérennité de notre station nous tient à cœur et nous réfléchissons déjà aux moyens de l'assurer », affirme Séverine Perret, membre du conseil d’administration de la société des Bugnenets-Savagnières. « Pour l'heure, nous avons imaginé deux projets principaux, mais rien n’est encore gravé ni même en voie d’être réalisé », poursuit-elle, tout en indiquant que les projections ont de quoi inquiéter quelque peu les fans de sports d'hiver de la région.
A l’avenir, les stations de ski souhaiteraient se diriger vers un tourisme dit quatre saisons. Du côté de Télé Villars-Gryon, la modification de certaines pentes va aussi dans le sens d’une adaptation du domaine au tourisme d’été.
Christian Dubois, directeur des remontées mécaniques Télé Villars-Gryon : « Si on veut du tourisme trois saisons, il faut qu’on ait des endroits adaptés »
« Si nous voulons partir sur du tourisme trois ou quatre saisons, il faut que l’on possède des endroits adaptés. Le dévers fait toujours peur aux enfants, en hiver mais également en été, lorsque l’on descend avec des trottinettes, des vélos ou des voitures de karting. » Il s'agit donc d'adapter le terrain pour permettre à tout le monde de s'amuser tout au long de l'année.
Même son de cloche aux Bugnenets-Savagnières, où le développement d'un tourisme annuel est aussi d'actualité, car, comme l'affirme à regret Séverine Perret, « les jours d’enneigement vont probablement continuer de diminuer dans les années à venir ». Quant à savoir quelles vont être les mesures concrètes qui seront mises en place pour parer au manque actuel et futur d'or blanc, la société à cheval sur les cantons de Neuchâtel et de Berne déclare qu'elles sont en phase d’étude.
Séverine Perret, membre du conseil d’administration de la société des Bugnenets-Savagnières : « Nous avons ouvert plusieurs réflexions »
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