Le Conseil d'Etat vient d'adopter le projet de loi sur l’encouragement des activités culturelles artistiques. Très attendu, le texte propose un nouveau cadre légal pour le soutien de la culture dans le canton de Neuchâtel
Le Canton de Neuchâtel revoit sa politique pour l’encouragement des activités culturelles et artistiques. Le Conseil d’Etat vient d’adopter le projet de nouvelle loi, la LEAC et il l’a présenté ce jeudi. Un projet issu d’une collaboration avec les milieux culturels et les communes. C'est une nouvelle mouture, après une première version en 2020 qui avait suscité de l'insatisfaction. L’actuelle loi sur la culture date de 1991, il était donc nécessaire de la revoir pour être en accord avec son temps. Le projet comprend les nécessités liées à la durabilité, qu’elle soit environnementale, économique ou sociale, ainsi que le développement de l’accès à la culture.
La nouvelle loi entend clarifier les rôles de l'Etat et des communes dans le domaine de l'encouragement à la culture. La concertation est encouragée afin d'atteindre des objectifs communs et de mettre en place des politiques culturelles coordonnées. « Ce qui est important, c’est l’ensemble du soutien public », explique Alain Ribaux. « Si on veut soutenir de manière cohérente les acteurs culturels, il faut que la concertation existe, en particulier entre canton et communes », poursuit le conseiller d’Etat en charge de la culture. Ce projet de loi permettra justement d’ancrer cette concertation et de mieux définir les rôles.
Alain Ribaux : « On va mettre un accent particulier pour que les moyens soient bien utilisés »
Ce projet de LEAC prévoit la création d’un demi-poste supplémentaire pour accompagner sa mise en œuvre. Il ambitionne également d’augmenter le volume des subventions de 1,2 millions de francs sur trois ans. Mais cette somme est-elle suffisante ? Pour Alain Ribaux, ce n’est jamais assez, mais ce n’est pas une somme négligeable pour autant. D’autant plus que ce sont des montants qui s’ajoutent à d’autres, explique le conseiller d’Etat. « On a une perspective aujourd’hui extrêmement motivante, c’est celle de la capitale culturelle suisse de La Chaux-de-Fonds ».
Meilleure rémunération des acteurs culturels
L'un des axes du projet s'attache à la situation juridique et économique des acteurs culturels, notamment la rémunération. « Le Covid a montré une fragilité », a noté Marie-Thérèse Bonadonna. « L’idée c’est que les gens puissent avoir une rémunération plus correcte, plus digne et qu’ils puissent vivre de leur métier », relève la cheffe du Service de la culture.
Marie-Thérèse Bonadonna : « On augmente les chances que le projet se passe comme prévu, avec des salaires corrects »
La durée de vie des projets plutôt que la multiplication
Le Conseil d’Etat, par cette nouvelle loi, souhaite contribuer à augmenter la durée de vie des projets plutôt que de les multiplier. Ainsi il est prévu d’accompagner sur le long terme des acteurs culturels. Et quand il s’agira de faire un choix lors de l’attribution de subventions. « On va peut-être privilégier un spectacle qui a des perspectives de tournée », relève Marie Thérèse Bonadonna.
Marie-Thérèse Bonadonna : « La recherche, c’est du travail fournit un peu gratuitement, et c’est important qu’il soit intégré au budget soumis pour la subvention »
Autre objectif de ce projet de loi : améliorer l’accès à la culture. « Pour nous, il s’agit d’installer trois dispositifs de soutien », précise la cheffe du Service de la culture.
Marie-Thérèse Bonadonna : « Ce n’est pas nous qui allons faire les choses, mais on va mettre de l’argent à disposition des gens qui ont un projet »
Pas mélanger avec l’initiative « pour 1% culturel »
Ce projet de loi sur l’encouragement des activités culturelles et artistiques ne prend pas en compte l’initiative « pour 1% culturel », déposée en 2021 et jugé recevable par le Grand Conseil en 2022. « Cette initiative a une initiative sœur, '1% pour le sport' et le Conseil d’Etat considère que c’est un peu problématique de faire des budgets avec des montant prédéfinis », explique le ministre de la culture Alain Ribaux. Ainsi, comme pour celle concernant le sport, l’initiative culturelle est traitée par la Commission financière. /ATS-lgn