Les autorités cantonales vont soumettre deux rapports au Grand Conseil : l’un demande d’améliorer la formation du personnel en soins infirmiers, l’autre veut développer les places en EMS sur sol neuchâtelois
Le Conseil d’Etat neuchâtelois veut assurer l’avenir des retraités. Il propose deux rapports qui seront traités au Grand Conseil en juin prochain. Les mesures présentées jeudi matin misent sur le développement de la formation du personnel soignant, ainsi que sur l’augmentation du nombre de places au sein des EMS. L’objectif est simple : faire face au vieillissement de la population et tenir compte de la pénurie actuelle dans le domaine des soins.
Fidéliser la relève du personnel soignant
Le premier crédit, d’environ 20 millions, de francs doit permettre de développer la formation dans le domaine des soins. Il s’agit de la concrétisation de l’initiative « Pour des soins infirmiers forts », acceptée en novembre 2021. Aujourd’hui, le constat est simple : il faut compenser les départs volontaires ou à la retraite, par de la formation et la fidélisation des nouvelles arrivées. 32% des 20-24 ans quittent la profession dans les premières années. Le Canton a collaboré avec les partenaires dans ce sens. Selon les chiffres, il faudrait attirer 1900 nouvelles personnes d’ici 2032, afin de pouvoir anticiper les besoins supplémentaires dans le domaine des soins.
Vincent Huguenin-Dumittan, chef du service cantonal de la santé publique, le rappelle : « Les besoins de la population augmentent, tout comme les besoins de formations. Il faut arriver à valoriser ce travail. »
Vincent Huguenin-Dumittan :
Dans un deuxième temps, après la formation de nouvelles personnes, l’accompagnement dans les écoles nécessaires et la création de places en stage, le Canton s’attaquera à l’amélioration des conditions de travail.
Retrouver de nouvelles places en EMS
La politique cantonale ne change pas : il faut garder les aînés le plus longtemps possible à domicile. Mais en parallèle, il est important d’augmenter le nombre de places dans les établissements médicaux-sociaux. Les besoins sont croissants, alors que les « baby-boomer » arrivent à la retraite. L’offre des 53 EMS neuchâtelois a été évaluée, une partie d’entre eux doit être rénovée pour répondre aux normes réglementaires. Mais il faudra aussi construire : des extensions sont prévues et permettront la création de 300 places, d’ici 2035. 900 autres lits verront le jour grâce à la construction de nouveaux bâtiments, avec l’accompagnement du service cantonal de la santé publique si besoin. Laurent Kurth, chef du département de la santé est confiant : « On va trouver les partenaires et les projets architecturaux vont se faire. Le gros défi est sur les exploitants, certains voient les difficultés de recruter du personnel. C’est une des raisons pour lesquels on vient avec ces deux rapports simultanément. »
Laurent Kurth : « Il fallait créer un peu de pression pour changer les comportements, pour que le premier réflexe permette de rester plus longtemps à domicile »
Les coûts totaux sont estimés à 400 millions de francs, le Conseil d’Etat pourra alors aider financièrement, sous forme de caution, les EMS qui le demandent. Dans un premier temps, le rapport au Grand conseil prévoit un premier crédit de 65 millions de francs. /swe