Neuchâtel veut renforcer sa politique de l’emploi

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Neuchâtel veut renforcer sa politique de l’emploi

Le Conseil d’État a présenté mercredi après-midi les grandes lignes de sa politique de l’emploi, qui doit se déployer d’ici 2027. Le rapport sera soumis au Grand Conseil

Le canton de Neuchâtel continue sa promotion de la politique de l'emploi dans la même dynamique que celle débutée en 2016.(photo : Pixabay). Le canton de Neuchâtel continue sa promotion de la politique de l'emploi dans la même dynamique que celle débutée en 2016.(photo : Pixabay).

Le canton de Neuchâtel se trouve actuellement dans une bonne situation conjoncturelle, avec un taux de chômage historiquement bas : c’est ce qu’estime le Conseil d’État en préambule de la présentation de sa politique cantonale de l’emploi 2024-2027. Mercredi après-midi, les autorités cantonales ont présenté le rapport sur la question, qui sera soumis au vote du Grand Conseil. Les grandes lignes restent les mêmes que celle de la stratégie en place depuis 2016. Deux axes sont mis en avant par le Canton: favoriser une bonne intégration professionnelle ainsi que promouvoir de conditions de travail respectueuses. Le Conseil d’État souhaite même consolider ces deux piliers en développant une nouvelle solution pour mieux appréhender le vieillissement démographique de la population. « On doit prendre la mesure de ce défi-là » précise la conseillère d’État en charge de l’emploi, Florence Nater. « Il y a deux enjeux : mobiliser les compétences de tout le monde, mais aussi voir comment chacune et chacun peut rester formé et se réorienter facilement. »

Florence Nater, conseillère d’État en charge de l’emploi :

Dans son rapport, le gouvernement neuchâtelois rappelle d’abord que le secteur tertiaire représente 37% de l’emploi total, et que le canton est le deuxième le plus industrialisé de Suisse. Neuchâtel est également au deuxième rang des cantons les plus exportateurs derrière Bâle-Ville : la bonne santé des entreprises neuchâteloises est donc liée à la conjoncture internationale. Alors que le contexte mondial reste tendu, Valérie Gianoli, cheffe du service de l’emploi reste confiante : « notre tissu économique est très agile et résilient » comme l’a montré l’après-covid.

Valérie Gianoli, cheffe du service de l’emploi : « Il y a quelques signaux de ralentissements conjoncturels, mais ils restent encore faibles. »

Favoriser l’intégration professionnelle

La volonté du Conseil d’État neuchâtelois est de maintenir une politique de l’emploi autant dynamique que possible, tout en s’adaptant à un contexte en constante mutation, comprenant la digitalisation, la transition écologique et l’évolution du rapport au travail. Il s’agit aussi de renforcer la bonne coordination entre demandeurs d’emploi et entreprises, suivre les profils des demandeurs issus de la migration ou bénéficiaires de l’aide sociale, ou encore de mettre en place de nouvelles formations. L’accent sera aussi mis sur les jeunes dès l’automne 2024 : en 2022, 34% des 15-25 ans inscrits au chômage n’ont pas de titre de formation professionnelle. « Apprendre un métier à 18 ans et le faire jusqu’à 60 ans, c’est une époque déjà révolue aujourd’hui » détaille Florence Nater.

« C’est une époque révolue, mais aussi un défi à l’égard des jeunes, en particulier », relève Florence Nater

Un des enjeux, c’est aussi la favorisation des reconversions dans des métiers qui pourraient connaître un manque de main-d’œuvre, dans les domaines de la santé, le domaine des technologies ou encore la transition énergétique. Mais pour pousser les emplois dans certains axes, il faut « donner un cadre à ces impulsions » explique la conseillère d’État. « C’est tout ça l’enjeu. »

Florence Nater : « Les impulsions doivent être ciblées »

Promouvoir les conditions de travail respectueuses

Le Canton le rappelle dans son rapport : les comportements abusifs sont minoritaires à Neuchâtel. Mais plusieurs types de contrôles existent : la lutte contre le travail au noir, la fraude fiscale ou encore la perception abusive de prestations sociales. Il s’agit également de mettre un point d’honneur sur les repos minimaux des travailleurs, afin d’éviter les situations de stress professionnel, qui coûtent près de 6,5 milliards de francs par an à l’économie suisse, selon le rapport du Conseil d’État.


Regard tourné vers l’avenir

Le Conseil d’État souhaite également mettre en place une « plateforme pour l’emploi ». Cet outil doit être présenté ce printemps, il permettra d’anticiper et de partager les enjeux actuels et futurs. Plusieurs services seront amenés à collaborer. /swe


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