Un week-end sous haute tension les 18 et 19 novembre pour les habitants du refuge Reptile-Reptilien au Locle. La centaine d’animaux à sang froid a déménagé dans de nouveaux locaux, plus vastes
Vingt-quatre heures pour déménager une centaine de serpents, lézards et autres caméléons, c’est le défi relevé par le refuge Reptile-Reptilien durant le week-end des 18 et 19 novembre. L’institution locloise a quitté ses petits locaux de la rue de la Gare pour rejoindre son nouvel environnement à la rue des Envers. Un espace trois fois plus grand qui permettra d’accueillir plus d’animaux, « parce que la demande est toujours en augmentation », explique Carlos Rodriguez, le directeur du refuge.
Transporter animaux et matériel dans les nouveaux murs n’a pas été une mince affaire. Il faut mettre chaque pensionnaire dans une boîte isothermique avec une chaufferette. Il ne doit pas s’écouler plus de 5 minutes avant que l’animal ne retrouve la chaleur de son terrarium.
Carlos Rodriguez, directeur du refuge Reptile-Reptilien : « C’est un déménagement titanesque »
Tout s’est bien déroulé. L’affaire a été pliée en 24h, grâce à l’aide d’une quarantaine de bénévoles venus du Locle, de La Chaux-de-Fonds, des cantons de Vaud et Fribourg et même de France. Sans eux, « ça aurait été quasiment impossible de faire aussi bien et aussi vite en si peu de temps », assure Carlos Rodriguez. Un déménagement représente un stress pour les reptiles, estime le directeur du refuge.
« Je pense qu’ils doivent le vivre de la même façon que nous »
La réacclimatation des reptiles à leur nouvel environnement durera 21 jours. Passé ce délai et si tout se passe comme prévu, les animaux pourront à nouveau être proposés à l’adoption.
« Maintenant ils doivent rester au calme »
Les visites de classes et la formation ne devraient pas reprendre avant le mois de février. Avec une surface de 300 m2, le refuge pourrait à l’avenir même accueillir des visiteurs. Des discussions sont en cours avec les autorités communales.
Le refuge ne sert pas uniquement de pension pour les reptiles. Ses responsables proposent aussi des formations, pour les professionnels, les étudiants et le grand public. Des tractations sont en cours avec la Croatie pour accueillir des étudiants en médecine vétérinaire.
« Des vétérinaires formés sont venus pour la partie manipulation et contacts différents avec les reptiles »
Le refuge est le seul centre en Europe à pratiquer la sociabilisation des reptiles avec une approche douce.
Si tous les animaux ont été déménagés sans encombre dans les nouveaux locaux, il reste encore passablement de travail, au niveau des infrastructures notamment. Tout cela implique des frais. Ils sont couverts en partie par les dons. Mais il manque encore quelques milliers de francs pour l’aménagement des terrariums-hôpitaux.
« On est environ à 300 francs par terrarium pour un set de lumière »
Il y a trois mois, le refuge a accueilli en urgence une femelle python retrouvée dans les rues d’un village à proximité de Lugano. En juillet, c’était une caméléone qui a avait été abandonnée dans un piteux état à proximité du refuge. Si rien n’était gagné au début, aujourd’hui, les deux animaux se portent bien, assure Carlos Rodriguez.
« L’animal se nourrit bien, il a mué. On a pu lui offrir un terrarium beaucoup plus grand »
/cwi