La fronde s’organise contre la réforme de l’AVS, votée par le Parlement fédéral en décembre. Le comité unitaire neuchâtelois, formé par une vaste coalition de partis de gauche, de syndicats et de collectifs, a présenté ses arguments ce jeudi contre le rehaussement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Pour le comité, ce texte constitue une triple peine sur le dos des citoyennes, qui assument la plus grande partie du travail non rémunéré, subissent des inégalités salariales et connaissent une discrimination sur le marché du travail. Des inégalités qui se traduisent par des rentes globalement inférieures d'un tiers à ce que perçoivent les hommes.
Pour illustrer ces propos, le comité avait invité cinq Neuchâteloises à venir témoigner de leur réalité. Pour Alexandra (nom d’emprunt), mère de deux enfants, en instance de séparation et chômeuse en fin de droit, cette réforme est injuste.
Au niveau neuchâtelois, le comité s’est penché sur les chiffres du chômage pour refléter les inégalités que cette réforme pourrait selon lui accentuer. Si le taux de chômage est de 3,7% (janvier 2022), il atteint 4% pour les personnes âgées de plus de 55 ans. De plus, 21 % de retraitées neuchâteloises (contre 14% d’hommes) surviennent à leurs besoins grâce aux prestations complémentaires. Rallonger l’âge de la retraite reviendrait alors à « fabriquer des pauvres », conclut le comité.
Début janvier, un référendum contre cette réforme a été lancé. En deux week-ends, le comité neuchâtelois informe avoir déjà récolté plus de 1600 signatures. Toute une série d’événements seront également organisés au fil des mois jusqu’à la probable votation populaire l’automne prochain. Le premier se tiendra samedi 12 février, avec un défilé regroupant également les comités genevois et vaudois. Il partira à 14h de la gare de Neuchâtel. Deux tables rondes seront ensuite organisées au Théâtre de la Poudrière. /rgi