Le Conseil d’État neuchâtelois emboîte le pas des autres cantons qui ne souhaitent pas que les vaccinés soient obligés de se faire tester pour profiter des établissements publics. La limitation des réunions privées pourrait aussi évoluer en fonction des décisions de Berne
Neuchâtel se prononce contre la « 2G+ ». Comme la majorité des cantons, le Conseil d’État ne veut pas que les vaccinés et guéris soient obligés de se faire tester pour profiter d’aller au restaurant ou dans tout autre établissement public. Le Canton est toutefois favorable à un durcissement des mesures comme préconisé par le Conseil fédéral avec une généralisation du régime « 2G » pour les espaces intérieurs. Mais la deuxième variante mise en consultation par Berne est jugée excessive.
Selon le ministre neuchâtelois de la Santé, ce choix serait difficilement acceptable pour les Neuchâtelois qui ont fait le pas du vaccin. En outres, les établissements publics auraient beaucoup de mal à se remettre financièrement d’une telle décision.
Le ministre neuchâtelois de la Santé, Laurent Kurth
Concernant les réunions privées, alors que la Confédération recommandait 10 personnes maximum, Neuchâtel a pris les devants samedi passé et officiellement limité ces rassemblements. Pour le ministre neuchâtelois de la Santé Laurent Kurth, cette mesure pourrait changer.
« La mesure du Conseil fédéral paraissait trop souple »
Actuellement, pour ces réunions privées de 10 personnes maximum, Neuchâtel ne souhaite pas instaurer de règles concernant un quota de vaccinés/guéris. Selon Laurent Kurth, il ne faudrait pas stigmatiser une partie de la population surtout en cette période de fête.
Ailleurs en Suisse
Les autres cantons, mais aussi Travail.Suisse, veulent éviter des fermetures pour lutter contre la pandémie. Ils privilégient la première variante proposée par le Conseil fédéral, qui prévoit l'élargissement de la règle des « 2G » (certification avec mention vacciné ou guéri). Du côté de l'économie, l'usam rejette les mesures sur la table et avance son propre concept.
Les cantons estiment qu'il est impératif d’endiguer la circulation du virus et de réduire le nombre des infections et des hospitalisations. Ils reconnaissent en grande majorité la nécessité de mesures plus poussées et sont en principe pour la variante 1 du Conseil fédéral, soit la généralisation de la règle des 2G pour les espaces intérieurs, a déclaré mercredi à l'agence de presse Keystone-ATS le porte-parole de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS), Tobias Bär.
Des positions différenciées ont été exprimées sur certains points et des alternatives parfois proposées. L'idée de fermer partiellement des restaurants, des centres sportifs, des discothèques et des bars a été presque unanimement rejetée.
Obligation de télétravail
La majorité des cantons est favorable à l'obligation de télétravail, à celle de porter un masque à partir du secondaire II ainsi qu'à l'introduction d'une telle obligation également dans les niveaux scolaires inférieurs.
Concernant les restrictions proposées pour les réunions privées à l'intérieur, il n'y a pas de majorité claire. Le passage à l'enseignement à distance dans les universités et les hautes écoles est rejeté par la majorité. En Suisse romande, Fribourg et Vaud sont notamment contre.
Fribourg contre le télétravail
Vaud et Fribourg refusent aussi le principe « 2G+ » qui ajoute la nécessité d'un test négatif. Vaud est favorable à l'obligation de télétravail, mais demande au Conseil fédéral d'analyser la possibilité d'exempter de cette obligation les personnes qui peuvent présenter un passeport « 2G ». Fribourg rejette l’obligation de télétravail.
Pour les rencontres privées, Vaud demande au Conseil fédéral d'examiner l'option qu'en dessous de dix personnes, le certificat Covid ne soit pas exigé. Fribourg est aussi pour un plafond de 10. Les deux cantons sont favorables à la limitation à un seul test du régime de dépistage actuellement applicable aux personnes vaccinées ou guéries lors de leur entrée en Suisse.
Usam a son propre concept
Du côté de l'économie, l'Union suisse des arts et métiers (usam) nie que la situation du système de santé se soit aggravée sur l'ensemble du territoire. Elle ne voit donc pas « de base fondée sur des données probantes » pour les propositions du Conseil fédéral.
La faîtière de l'économie présente son propre concept. S'opposant à tout confinement ainsi qu'à l'obligation de télétravail, elle propose d'étendre les tests de masse dans les entreprises. Dans le commerce de détail, les concepts de protection, à l'« efficacité prouvée », resteraient valables.
Dans certains domaines, la « 2G » peut avoir un effet de soutien en tant que « mesure psychologique », mais pas d'effet épidémiologique, poursuit l'usam.
Là où elle est appliquée, elle doit conduire à une réduction considérable des restrictions, par exemple l'abandon du masque. La Commission suisse des bars et clubs a elle mis en garde contre les « graves conséquences » de la règle « 2G » et demandé une aide économique pour les établissements en cas de problème. L'usam s'oppose « catégoriquement » à la généralisation de la « 2G+ ».
Travail.Suisse pour la variante 1
Du côté des syndicats, Travail.Suisse insiste sur des mesures d'aide économique efficaces comme condition à son soutien aux mesures de lutte contre la pandémie. Rejetant les fermetures totales ou partielles d'entreprises, la faîtière syndicale préfère sinon la variante 1 en consultation à la variante 2, mais en y mettant des bémols.
Ainsi, l'obligation du télétravail devrait être introduite avec des « exceptions généreuses » et limitée dans le temps. La situation individuelle des travailleurs doit être prise en compte. Des formes hybrides - par exemple une obligation de télétravail à 50% - doivent en outre être examinées.
Le certificat ne doit pas être utilisé sur le lieu de travail ni dans la sphère familiale, pour ne pas aggraver la division de la société. La règle « 2G » doit être limitée à l'hiver/printemps 2021/2022, et levée le plus rapidement possible.
Travail.Suisse approuve les exceptions à l'obligation de porter un masque en cas d'introduction d'un standard « 2G+ » et soutient l'introduction de ce standard pour les discothèques et les dancings, notamment. /ATS-tbu-jha