De la ruée sur le papier toilette aux vidéos virales sur internet : le confinement a fait émerger des réactions inédites au sein de notre société. Un chercheur de l’Université de Neuchâtel les a répertoriées dans un ouvrage consacré à la crise sanitaire
Documenter le confinement « en direct » : c’est le défi que s’est lancé l’ethnologue de l’Université de Neuchâtel Christian Ghasarian. En collaboration avec Patrick Gaboriau, chercheur au CNRS, il a récolté dans un ouvrage la diversité des réactions suscitées par la pandémie de coronavirus au sein de la société française. Le livre s’intitule « Le virus, le pouvoir, et le sens ». Ses dernières lignes ont été rédigées fin juin, en pleine crise. Le confinement y est présenté comme un véritable rite de passage, marqué par différentes étapes.
Les 3 étapes du confinement selon Christian Ghasarian
Dans un premier temps survient une phase de sidération, durant laquelle la population s’est « préparée » en faisant des réserves de papier toilette ou en fuyant à la campagne. Vient ensuite une période de liminalité, autrement dit de marginalisation. C’est la phase au cours de laquelle les inégalités deviennent plus criantes, les personnes aisées ne vivant pas le confinement de la même manière que celles dans la précarité. Finalement, le processus se termine par une étape de réintégration. La société redevient plus collective, mais avec encore beaucoup d’incertitudes.
L’ouvrage dresse aussi la liste d’une multitude de termes qui sont entrés dans le langage courant. Gestes barrières, mesures sanitaires, reconfinement sont autant d’expressions désormais habituelles à nos oreilles, comme l’explique Christian Ghasarian :
Le livre « Le virus, le pouvoir, et le sens » de Christian Ghasarian et Patrick Gaboriau est publié aux Editions l’Harmattan. /ara