C’est la polémique historique du moment à Neuchâtel. Vendredi dernier, les autorités de la Ville ont annoncé vouloir rebaptiser l’espace Louis-Agassiz du nom de Tilo Frey, femme métisse et première Neuchâteloise élue au Conseil national en 1971.
Le Conseil communal estime que l’honneur accordé jusqu’ici à Louis Agassiz dans l’espace public doit être reconsidéré. Le naturaliste du XIXe au retentissement mondial et fondateur de l’Université de Neuchâtel, ne s’est pas seulement illustré en glaciologie ou dans l’étude des fossiles. Louis Agassiz était aussi un des plus importants racistes « scientifiques » du XIXe siècle, considéré aujourd’hui par des recherches récentes, comme un précurseur de la pensée raciale nazie et de l'idéologie ségrégationniste et d'apartheid.
Plusieurs voix issues des milieux académiques et intellectuels critiquent dans la presse ou sur les réseaux sociaux une décision qu’elles considèrent comme démagogique de la part des autorités.
Jean-Pierre Jelmini, historien et auteur de livres d’histoires était l’invité de notre émission Place publique mercredi soir. On lui doit l’appellation de l’espace Louis-Agassiz.
Quand je lis les articles de Louis Agassiz sur le racisme, je constate que ce n’est pas un raciste ordinaire ou un raciste passif. C’est un raciste proactif, qui fait du prosélytisme.
Entretien avec Jean-Pierre Jelmini
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