C’est un jour noir pour le football régional. Le FC Bienne a été officiellement déclaré en faillite mardi matin. Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland a révoqué le sursis concordataire prononcé en avril dernier. C’est donc la fin de l’ère Carlo Häfeli. Le président du club de football seelandais ne s’est d’ailleurs pas présenté à l’audience mardi à Bienne.
Un maire réaliste
« Ça ne réveille plus de grandes émotions ». Le maire de Bienne, Erich Fehr, ne s’est pas montré très surpris par cette nouvelle. Il faut dire que l’issue ne faisait plus de doute. Le FC Bienne a lui-même demandé sa mise en faillite avant l’audience. Il l’a laissé entendre lundi soir sur un réseau social. « Je considère plutôt cette décision comme un soulagement dans le sens qu’on peut dorénavant orienter le regard vers l’avenir », a-t-il ajouté. Il précise tout de même regretter « vivement que Carlo Häfeli n’ait pas été capable de reprendre le flambeau qu’on lui a donné avec la nouvelle Tissot Arena ».
La surprise n’était pas non plus de mise chez Janick Kamber. Le milieu de terrain jouait à Bienne depuis l’été 2013. Pour lui, « c’est dommage » d’en arriver là. Il se réjouit tout de même de pouvoir « faire un pas vers l’avant. Le nouveau club peut commencer à travailler ».
Le doigt sur Carlo Häfeli
Fondé en 1896, le FC Bienne a connu une dernière année d’existence plus que mouvementée. L’avocat zurichois Carlo Häfeli a pris les commandes du club durant l’été dernier. Il a immédiatement augmenté le train de vie de l’équipe première, sans pouvoir assumer les charges. Le maire de Bienne précise que les difficultés financières du FCB étaient déjà connues il y a douze mois. Dès lors, Erich Fehr ne comprend pas comment Carlo Häfeli a pu « gonfler, en l’espace de quelques semaines, le budget du club de 2,4 à 3,6 millions de francs ». L’élu biennois dit aussi avoir eu dès le début certains doutes, en faisant référence aux ambitions européennes du désormais ex-président du FCB.
Il serait toutefois un peu rapide et réducteur de ne viser que Carlo Häfeli. Cyrille Maillard rappelle que « la situation n’était pas claire » au moment où l’avocat zurichois a repris le club. « Des dettes avaient déjà été un peu camouflées », dit-il. Le responsable de la formation au sein du partenariat BeJuNe ne manque pas non plus de pointer du doigt la « gestion très très discutable » du FCB.
Déjà un visage pour le futur
Les regards sont désormais tournés vers le futur et le « nouveau » FC Bienne. Son visage est encore vague, mais il sera en grande partie dévoilé mercredi matin. Une nouvelle association s’est mise en place, sous la houlette de Dietmar Faes. C’est lui qui devrait être le futur président du nouveau FCB. Il devrait être entouré notamment d’Arturo Albanese, ancien directeur sportif du FC Bienne. Les deux hommes n’ont pas voulu nous en dire plus ce mardi.
Autre certitude, le nouveau club seelandais repartira cet été en 6e division suisse, soit en 2e ligue régionale. L’Association Suisse de Football (ASF) est très claire à ce sujet. « Le niveau de jeu dépend des équipes de juniors qui figuraient dans la SA en faillite », nous a indiqué Robert Breiter, secrétaire général adjoint de l’ASF.
Ce départ en 2e ligue régionale signifierait aussi que le nouveau FC Bienne prenne sous son aile toute la section juniors du club. Sans elle, le FCB serait contraint de repartir depuis le bas de l’échelle, soit en 5e ligue. Quant au stade, la Tissot Arena semble être privilégiée. Selon Oliver Senn, le directeur de la société exploitante de l’enceinte, une réunion doit se tenir dans deux semaines avec le nouveau FC Bienne. Il espère vivement qu’un contrat puisse être signé pour jouer dans la Tissot Arena. Le sport devrait donc très rapidement retrouver sa place dans toute cette histoire. /msc